Avec ce film, Didier Bourdon et Bernard Campan n’ont pas réussi à renouveler la prouesse des « Trois frères » mais proposent un film qui tient la route et assurent ses situations et répliques devenues cultes (« le tabac, c’est tabou », « bien, pas bien », etc.). Si le film est à la hauteur au niveau des gags avec de nombreuses scènes délirantes, il sombre cependant peu à peu sur le plan scénaristique. A partir de la séparation avec leurs femmes, le film part un peu dans tous les sens et la fin peine forcément à convaincre. Difficile de raccrocher les wagons lorsque le délire a pris une telle tournure.
On retrouve aussi des passages ou des scènes qui font davantage « sketchs » que film (même s’ils sont moins nombreux que dans « Les trois frères »). Cela nuit parfois à la fluidité de la narration. Les personnages sont cependant bien croqués même si la charge est un peu forte entre le bourgeois de droite et le fonctionnaire de gauche qui tend à montrer qu’on est davantage dans l’outrance des sketchs qu’ils ont pu réaliser.
L’idée reste cependant bonne et son exploitation tient la route. Malgré tout, le poids des années fait, que, hormis les passages qu’on connait par cœur pour leur réussite, on se rend compte qu’il y a peu de choses à prendre à côté. Cela demeure cependant une comédie tout à fait honnête et encore drôle à regarder plus de vingt ans après.