Le talent de Todd Haynes, si éclatant dans Loin du paradis ou Carol, n'est pas en cause. Mais l'écriture de Le musée des merveilles, d'après un auteur déjà adapté par Scorsese avec Hugo Cabret, si et oh combien. Une fois de plus, Haynes s'éloigne de notre époque et même doublement avec ses récits situés l'un en 1927 et l'autre cinquante ans plus tard. Rien à redire sur les reconstitutions mais beaucoup sur les relations entre les deux histoires, autour de deux fugues d'enfants. Les intrigues parallèles sont intrigantes, mystérieuses et puis, finalement languissantes, avec bien des scènes qui auraient pu être raccourcies voire coupées. Le réalisateur dit avoir voulu tourner pour le jeune public, convoquant imaginaire, magie et effroi. Ceci ne fait pardonner les lacunes du film. Le cocktail n'a rien d'exaltant et les passages sans lien entre les deux arcs narratifs sont bien trop nombreux pour un quelconque approfondissement. Ce n'est pas palpitant mais pas fastidieux non plus, disons que l'on sent pointer une légère indifférence pour des enjeux qui se découvrent simplement en toute fin du film. Laquelle est plutôt réussie et distille enfin un peu d'émotion. Un peu tard quand même.