enfance, placard et rêve brisé...
Le film commence, la magie opère, l'armoire magique est là, comme dans mes souvenirs d'enfance, lorsqu'était diffusé chaque année ou presque le dessin animé du même nom pendant les vacances de Noël.
Le visage de la gamine, la neige, le réverbère, le faune... Mon coeur battait fort, j'étais ému car tout correspondait à mes attentes, enfin, à celles de l'enfant qui sommeille en moi, endormi la plupart du temps pour ne pas troubler ses rêves avec des films de Lynch ou de Fulci.
Bref, presque la larme à l'oeil, j'entre dans le film et je rêve pendant... oh, au moins une bonne demi-heure, avant que le tout ne se transforme en une sorte de sous Lord of the Rings pour enfants, pas forcément mal fichu, plutôt mal rythmé, et surtout réducteur pour qui a lu le livre L'Armoire Magique.
Mais bon, la confusion entre "souffle épique" et "bagarre mollassonne avec plein de gens à l'écran" semble être fréquente en ce début de 21e siècle, et ce film n'y coupe pas.
C'est donc avec un arrière-goût amer que je quittai le cinéma, encore en train d'essayer de me convaincre que j'avais passé un bon moment, que c'était aussi bien que dans ma tête, un peu comme le punk caricatural et vieillissant sortant du concert de reformation des Sex Pistols en disant, le regard désespéré "so fucking good, just like in 77!" en boucle, en essayant vraiment d'y croire... Mais un regard ment rarement, et mes sourcils sont froncés alors que j'écris ces lignes.