Gérard,un crétin de marchand de fringues parisien,se fait virer de son job.Ne sachant que faire,il se dit: "j'ai le bac,j'ai fait un an de Droit,je peux être instit!".Ah bon,vraiment,ça peut marcher comme ça?Et avec un CAP Plomberie,ça le fait aussi?Bon,du coup on comprend mieux la décadence qui a frappé le système éducatif français depuis quelques décennies.Voici donc notre abruti parachuté dans une école des Yvelines où il va avoir fort à faire avec des élèves moyennement disciplinés mais avec qui il va devenir très copain grâce à ses méthodes déconstructivistes.Deuxième film de la série avec Coluche en vedette produite par Renn Productions,la firme de Claude Berri,"Le maître d'école" est non seulement produit mais aussi écrit et réalisé par le patron.S'inspirant du livre autobiographique de son coscénariste Jules Celma,"Journal d'un éducastreur",Berri,visiblement pas dans son état normal,nous livre un trip SJW pré-wokiste et post soixante-huitard complètement déglingué.Se souvenant sans doute de son passé gauchiste,ce milliardaire qui achetait des tableaux blancs hors de prix vient expliquer la vie aux classes laborieuses par le biais des pitoyables aventures de son enseignant au rabais.Gérard est donc le porte-parole du somptueux duo Berri-Celma et révolutionne les techniques éducatives en apprenant à ses élèves à ne rien apprendre tout en leur bourrant le mou avec des leçons de progressisme à la mord-moi le noeud.Donc on discute en classe à bâtons rompus de tout un tas de sujets de société sur lesquels les nains ne sont pas encore au point.Primo,la peine de mort c'est mal.Deuzio,l'homosexualité c'est bien.Tertio,il ne faut pas écouter vos parents,des gros cons de péquenots de droite,qui vous disent le contraire.Tout ça s'étire pathétiquement au fil de saynètes invertébrées shootées à la va comme je te pousse et trempouille dans un humour navrant même pour des enfants,si tant est que le film leur soit destiné.L'institutrice lugubre et dépressive s'appelle Lajoie,on est pliés en quatre,les repas à la cantine tournent régulièrement à la bataille de purée,on se roule par terre,le conseiller pédagogique est un gros lard répugnant qui pérore en se goinfrant la bouche ouverte,on se pisse dessus,et on est un peu écoeurés aussi,le directeur crève le ballon avec lequel les mômes font les cons avant de s'excuser platement auprès du gamin propriétaire de la baballe quand il découvre que c'est le fils du maire,notre rate est totalement dilatée.Oui,on craignait et respectait encore les élus locaux en ce temps-là,mais plus pour longtemps.Maintenant on leur fracasse la gueule direct s'ils ont le malheur de l'ouvrir.On croit à un moment déceler une petite faille dans cette avalanche de bons sentiments libertaires en constatant que le pire gamin de la bande,de la vraie mauvaise graine,est le petit arabe de service.Certes,ça peut surprendre vu d'aujourd'hui mais dans cette école il n'y a qu'un beur et un noir,tous les autres élèves sont blancs alors que de nos jours c'est plutôt le contraire.Bref on se demande si le juif Berri,de son vrai nom Langmann,ne nous fait pas une petite crise d'arabophobie,Bande de Gaza sors de ce corps!Mais pas du tout,c'est l'inverse car,nouvelle leçon,foutre le bordel à l'école c'est vachement bien selon les critères de la nouvelle éducation.Il faut que les gosses s'épanouissent librement et par conséquent qu'ils deviennent de vrais sacs à merde incontrôlables le plus tôt possible.Sinon le réalisateur travaille avec son équipe habituelle qui comprend notamment sa soeur Arlette Langmann au montage et son pote Pierre Grunstein en producteur délégué,tandis que la musique a été confiée au déficient mental notoire Richard Gotainer,qui vient même en personne nous régaler lors d'une séquence de son immortel tube "Le Sampa".Coluche est grave à la ramasse et en rajoute dans l'imbécilité d'un personnage pas laubé.Il se nomme ici Gérard,comme le protagoniste d'un de ses plus fameux sketches.Charlotte de Turckheim était bien mignonne à l'époque,même si c'est difficile à croire en la voyant aujourd'hui,et elle incarne la fiancée de notre instit.Jacques Debary,le commissaire Cabrol des "Cinq dernières minutes", est plutôt bon en dirlo faux-jeton et il est à noter qu'il fut instituteur avant d'être comédien.Josiane Balasko fait ce qu'elle peut dans un rôle trop chargé de neurasthénique suicidaire,alors que Roland Giraud assure en syndicaliste toujours en quête d'une revendication à émettre.Quelques gueules du ciné d'antan meublent l'arrière-plan,Jean Champion,Jean-Pierre Bagot,Christian Bouillette,Jacques Martial,Georges Staquet et un André Chaumeau qu'on retrouvera l'année suivante au côté de Coluche dans une autre production Renn,"Banzaï".

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le 31 août 2021

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