Le Lorax
5.5
Le Lorax

Long-métrage d'animation de Chris Renaud (2012)

Dans une ville où tout élément naturel a été banni, Ted veut gagner le cœur de sa belle voisine, Audrey. Afin d’y parvenir, il décide de concrétiser son plus grand rêve : trouver un authentique arbre. Mais pour cela, il doit sortir de la ville et échapper à la vigilance du maire, qui veille au grain…


Troisième film des studios Illumination, avant que ceux-ci ne se laissent entraîner par la vague infernale Moi, moche et méchant, Le Lorax fait tout de même pâle figure à côté de son aîné. Evoquant par bien des aspects le Horton des studios BlueSky, inspiré comme lui des romans pour enfants du Dr Seuss, Le Lorax nous fait rentrer dans un monde complètement délirant, qui constitue la principale force du film. De fait, c’est avec un plaisir constant que l’on découvre les mille et une trouvailles des studios pour donner vie à ce monde complètement fou.
Malheureusement, si celui-ci séduit souvent, il lui manque un grain de folie pour réellement plonger son spectateur dans un délire qui s'avère souvent trop sage. La faute en revient à un choix narratif qui nous propose un récit se déroulant sur deux lignes chronologiques distinctes. Si l’idée n’est pas idiote, elle est très mal exploitée par Chris Renaud et Kyle Balda, qui, ne pouvant faire avancer le récit dans le présent tant qu’ils n’ont pas fini de raconter celui du passé, font patiner autant que possible l’intrigue dans laquelle les 10 premières minutes de film nous ont immergées. En outre, cette double temporalité induit de nombreuses faiblesses d’écriture des personnages, la plupart d’entre eux étant sous-exploités (particulièrement le Lorax, qui réussit le brillant exploit d’occuper le titre du film en restant impuissant face aux événements pendant tout le film), ce qui fait qu’on n’arrive jamais à s’y attacher. Autre choix malheureux, les chansons qui interviennent régulièrement durant le récit plombent chacune de leur scène, leur piètre musicalité venant briser l’excellente bande originale composée par John Powell. Enfin, ayant bâclé leur intrigue et leurs personnages, ils ne manquaient qu’aux réalisateurs du film de bâcler leur message, ce qu’ils ne manquent pas de faire, appuyant lourdement un écologisme dont la naïveté ôte toute l’efficacité.
Pourtant, malgré tous ses défauts, on se laisse petit-à-petit emporter par ce film d’animation grâce à deux qualités qui subistent bel et bien (outre la musique de Powell, donc) : des graphismes superbes et un humour rafraîchissant, qu’un manque de relief global ne parvient pas à entamer. Et si l’on est bien conscient que rien dans ce film n’est susceptible de marquer l’histoire du cinéma, on passe un suffisamment bon moment pour ne pas s’ennuyer face à un potentiel qui, même partiellement gâché, fait de ce film un divertissement sympathique.

Tonto
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2012

Créée

le 14 oct. 2017

Critique lue 632 fois

8 j'aime

2 commentaires

Tonto

Écrit par

Critique lue 632 fois

8
2

D'autres avis sur Le Lorax

Le Lorax
Pseudoriginal
2

Dr. Seuss' The Lorax

Avec ses personnages totalement têtes à claques et son "humour" pas drôle une fois passées le 20 premières minutes, Le Lorax fait partie des pires films d'animation que j'ai pu voir. Le long-métrage...

le 30 oct. 2012

14 j'aime

Le Lorax
Jambalaya
5

Un soufflé retombe toujours...

Ce dessin animé qui paraissait si prometteur, s'est avéré être au final une grosse déception. La note de 5 vient que par certains aspects on lui mettrait bien un 10 et parfois un 0 pointé. Le 0 pour...

le 5 nov. 2012

12 j'aime

Le Lorax
cloneweb
4

Critique de Le Lorax par cloneweb

Le héros de l'histoire est totalement vide, principalement parce que sa propre histoire est interrompue par un flashback occupant les 3/4 du film et ne servant qu'à justifier l'univers. Le Lorax ne...

le 9 juin 2012

12 j'aime

3

Du même critique

Solo - A Star Wars Story
Tonto
8

Mémoires d'un Han

Dans les méandres de la planète Corellia, où la population a été asservie aux ordres de l’Aube écarlate, organisation au service de l’Empire, un jeune homme, Han (Alden Ehrenreich) tente de s’évader...

le 24 mai 2018

79 j'aime

32

Hostiles
Tonto
9

La fantastique chevauchée

1892, Nouveau-Mexique. Vétéran respecté de l’armée américaine, le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) se voit donner l’ordre de raccompagner le chef cheyenne Yellow Hawk (Wes Studi), en train...

le 20 mars 2018

77 j'aime

15