Film étendard de la jeunesse révoltée de la fin des sixties, "Le Lauréat" reste presque cinquante ans plus tard un film largement sidérant, porté par un Dustin Hoffman génial d'hermétisme : on pardonnera facilement à Mike Nichols des afféteries formelles mal vues désormais, comme ces zooms sauvages si caractéristiques de l’époque, ou l’utilisation des géniales chansons de Simon & Garfunkel d’une manière répétitive pas légère, légère. C’est que "Le Lauréat", qui se révèle régulièrement magnifique visuellement dans la nouvelle édition Bluray, est à la fois jouissif de par son anarchisme hésitant et joyeux, et finalement terrifiant de lucidité et d'ambiguïté (ouaouh, ce dernier plan douloureux qui s’éternise après l’épiphanie de la scène du mariage !). Au delà de la légende du film, qui se concentre de manière finalement erronée sur la fameuse "Mrs Robinson" croqueuse de puceaux, "Le Lauréat" s’avère un terrible constat d'impuissance, qui s’applique malheureusement à chaque nouvelle génération qui se trouve empêtrée dans une société pensée par ses aînés.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Dustin Hoffman et Les meilleurs films de 1967
Créée
le 24 sept. 2013
Critique lue 627 fois
17 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Lauréat
On me disait ce matin "C'est un film à voir l'été". C'est un film de fin d'été. Fin d'été pour Ben, qui se trouve arrivé au point où il doit maintenant décider ce qu'il va faire de sa vie. D'abord...
Par
le 4 sept. 2013
80 j'aime
11
Une bien mauvaise surprise que ce Lauréat. Un film considèré comme un grand classique. Un film faisant partie du top 100 des films américains. Autant vous dire que cette réputation me semble en...
Par
le 19 déc. 2012
78 j'aime
15
Au tout début, il y a cette scène d'introduction parfaite. Plan fixe, Ben dans l'avion, parmi les autres voyageurs, perdu. Second plan, Ben, sur un escalator, toujours le regard fixe, vague et porté...
Par
le 26 mai 2012
73 j'aime
4
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
204 j'aime
150
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
190 j'aime
99
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
183 j'aime
25
