Vu lors d'une projection sur le cinéma des années 1960.
Ce film est un vrai bijou de comédie qui traite dans le même temps de manière profonde le floue de l'adolescence et les regrets adultes (bien que les personnages conservent des aspects insondable, surtout le personnage principal dans ses manières d'agir).
Je n'emploi pas le mot bijou à la légère, dans un soucis d'effet de style, je trouve que chaque séquence où les personnages intéragissent ensemble est rythmé et joué à la perfection (par un Dustin Hoffman parfait en ado perdu et obssessionel), on ressent cela dans les rapports de séduction au départ entre lui et la voisine plus âgée qui s'éternise sans baisse d'intensité durant toute l'introduction, avec l'adolescent qui joue la gêne à coup de bruit incontrolé et la femme qui use de sa position d'autorité pour le piégé petit à petit alors qu'il n'est pas partant à la base.
L'usage de la comédie se retrouve tout au long du film avec le caractère obsessionel et sans filtre de son protagoniste qui se déploie au fur et à mesure dans le film (passage très marquant dans une scène de date et de retrouvaille sans trop en dire).
Au niveau de la mise en scène, on a une lumière qui se permet des effets naturels en laissant les comédiens dans le noir complet, un découpage très net qui sublime les dialogues avec par exemple la scène du collant (sur l'affiche) ou les multiples insert sur le corps nu pendant un moment de tension (sexuelle) entre les deux et des passages visuels inspirés avec des zooms (typique des 1960's) ou une vue subjective d'une combinaison de plongée dont les respirations sourdes et prolongés qui en sortent transpire le mal être.
La mise en scène va aussi faire corps avec le ressentit de son personnage, mettant en image sa perdition lorsqu'il dérive dans sa piscine, lorsqu'il regarde dans le vide avec la musique de Simon & Garfunkel qui l'accompagne dans sa perdition et ceux dès le début du film avec Song of silence. Musique qui se métamorphosera en un Misses Robinson plus énergique quand il reprend du poil de la bête dans le final. La perdition se ressent jusque dans le montage qui nous transporte dans le temps sans préparation (à coup de raccord mouvement ou de raccord position) à la manière d'un Scott Pilgrim en un peu moins pop pour retranscrire le côté routinier et peu incarner de la vie du personnage.
Ce film est donc un plaisir à suivre, avec sa modernité visuelle et rythmique qui le rend très accessible pour un spectateur actuel, on pourrait peut être seulement reproché la trop forte présence de séquence clipesque de transition avec les mêmes musiques (qui sont très bonne rappelons le mais un peu redondante). Sa séquence final, nous emmène dans une course effréné, toujours hyper forte dans le jeu des comédiens et le découpage qui termine par une décharge d'adrénaline séparant enfin, une fois pour toute, la pression du monde des adultes (qui plane durant le film avec les fêtes familiales avec les voisins qui écrase le protagoniste et la question de la préparation de l'avenir) de la dérive mentale des adolescents qui craingnent un avenir sombre, vide et inaltérable
("Il n'est pas encore trop tôt pour nous" ou pour moi je sais plus)
dont le spectre plane toujours par le retour final de Song of Silence.