The Graduate, un film emblématique du nouvel Hollywood avec une nouvelle génération d’acteurs dont Dustin Hoffman qui devint célèbre grâce à ce film. Un film que j’ai toujours plaisir à revoir.
Un jeune homme, le visage de marbre, est dans un avion et en sort sur la musique de Sound of silence qui donne le ton du film. En effet, cette chanson de Simon et Garfunkel a pour thème principal le manque de communication entre les hommes. Chanson tout à fait appropriée pour accompagner ce film où les relations sont nombreuses, mais où la communication entre les différentes personnes ne fonctionne pas…
Le jeune homme, Benjamin, dont le visage est toujours de marbre mais aussi empreint de tristesse, arrive dans la maison de ses parents. Un gros plan sur lui, nous permet de mieux faire connaissance tandis que derrière lui nagent les poissons dans un aquarium. Magnifique plan qui nous fait ressentir tout le poids de sa solitude. Le père arrive et on comprend que le jeune homme vient d’être diplômé et qu’il vient de retrouver, en arrivant chez lui, la prison des attentes parentales, de la société huppée à laquelle il appartient. Une cérémonie est donnée en l’honneur de sa réussite, il doit s’y montrer, jouer son rôle de bon garçon de bonne famille. Il suit son père, résigné, et descend les escaliers sur les murs duquel trône le portrait d’un clown triste. Ce que Benjamin est condamné à être… Il rejoint les invités qui tournoient autour de lui comme des proies, lui mettant la main dessus, l’engluant dans leurs compliments mielleux et fielleux. Il est assailli de questions sur son « avenir ». Heureusement, un ami de la famille a la réponse pour lui, il sait où se joue l’avenir : dans le « plastique » ! Réplique qui est devenue culte ! Benjamin tente de faire bonne figure et d’échapper à ces invités envahissants pour se réfugier dans ses pensées confuses.
Jeune homme en pleine crise existentielle dont une très belle femme, Mrs Robinson, d’âge mûr, alcoolique, dépressive, saura profiter, le prenant littéralement au piège. S’ensuit une relation entre eux, relation sans amour mais où chacun semble trouver son compte.
Ce film met en scène des personnages qui sont tous bien névrosés, incapables d’une relation vraie, incapables de s’adresser des paroles authentiques. Pourtant le film n’est pas déprimant pour autant, il est au contraire rempli d’humour au second degré et on suit avec intérêt les tentatives de Benjamin pour sortir des prisons dans lesquelles il est enfermé.
Le dénouement qui se joue lors d’une scène de mariage est un vrai délire ! Le dernier plan est réjouissant. Il nous offre à nouveau un gros plan, non plus sur le visage de Benjamin et son aquarium mais sur deux visages qui se posent et s’apaisent, tout étonnés et heureux de ce qui vient de se vivre, mais aussi deux visages qui s’interrogent et se demandent s’ils ont bien fait ! Le film commençait au milieu d’un avion où tous les passagers étaient « assoupis », perdus dans leurs propres pensées. Il se termine dans un bus, tous les visages des passagers étant tournés vers ces deux jeunes mariés qui viennent de s’engouffrer dans le véhicule et les regardent avec stupéfaction. Lorsque des personnes deviennent vivantes en faisant leurs propres choix, elles bousculent et réveillent les personnes autour d’elles ! C’est contagieux !
The Graduate est un film incontournable du nouvel Hollywood, film à la fois léger et imprégné de questions existentielles, sans prétention à y apporter des réponses.
