Le Lauréat fait partie des classiques du cinéma américain des années 1960. Il s'agit du Long-métrage le plus connu de la carrière de Mike Nichols et ayant projeté en avant la carrière du aujourd'hui légendaire Dustin Hoffman (totalement inconnu à l'époque mais qui deviendra une star parla suite avec des rôles comme Little Big Man ou Les Chiens de Pailles), il ne fait aucun doute que nous sommes face a une œuvre culte.
Hoffmann interprète Benjamin Braddock, jeune étudiant inexpérimenté fraîchement diplômé de retour dans sa famille pour un été. Il est à l'heure du passage vers l'âge adulte comme l'illustre particulièrement bien le plan d'introduction suivant l'acteur sur un tapis roulant (cette scène sera d'ailleurs reprise par Tarantino dans Jackie Brown). Cette période sera pour lui conséquente en termes de questionnements internes. Ses parents sembles plus être un problème pour son épanouissement qu'autre chose. Benjamin doit les supporter lors de petit-déjeuners familiaux bourgeois semblant complètement forcés. Il se retrouve face à une génération et une société qu'il ne comprend pas, c'est le choc des générations et des cultures.
Il y sera vite confronté à Mme Robinson, épouse alcoolique d'un ami et associé de son père. Cette rencontre sera symbolique de cette différence générationnelle. La femme profitant de l'égarement, de l'immaturité et la non-connaissance du jeune homme va tenter de le séduire ; cela à des fins de satisfaction sexuelle qu'elle ne retrouve plus dans son mariage. Elle va tenter de l'initier à la société dont elle est elle-même suiveuse. Cette femme est entièrement consciente de profiter de son atout de connaissance vis à vis du personnage de Dustin Hoffman et compte bien en profiter. D'abord réticent, Benjamin se verra par la suite embarqué dans une liaison sans passion avec elle perdant ainsi sa virginité. Rien n'est basé sur l'amour ici, seule le plaisir sexuel compte, toute notion affective ne sera donc pas exposée au jeune homme pourtant inexpérimenté. Les deux amants vont donc entretenir cette relation corporelle ce jusqu'à l'arrivée de Elaine, la fille de Mme Robinson dans l'équation. Le père de la jeune fille et les parents de Benjamin vont tenter d'arranger un rendez-vous entre eux-deux afin de faire aboutir sur une relation. C'est là que le jeune homme découvrira la passion et l'amour véritable. Bravant les interdictions de Mme Robinson il tentera de revoir Elaine, la mère comptera bien lui faire payer.
Benjamin fait face à une société individualiste où les faux-semblants sont permanents., il est malléable et en manque de confiance, ce qui fait de lui une cible idéale. Perdu dans ce monde qu'il n'aime pas et ne comprend pas il se laisse tomber dans les draps de Mme Robinson qui représentera pour lui un passage des plus brutale à l'âge adulte. L'intérêt individualiste de cette femme dans la liaison sera vite prouvée une fois la rencontre entre sa fille et Benjamin. D'autant que quand les choses dégénèrent c'est Robinson que l'on écoute du fait de son âge, symbole de connaissance pour l'entourage. Le personnage de Hoffman n'est pas autoriser une seule fois à faire valoir ses arguments. Même si il voit en cette dame le chemin pour accéder à la liberté que semble offrir les adulte, elle n'est en fait que le reflet d'une société en décadence. Il y a une certaine critique de la bourgeoisie ici, comme si cette société riche, âgée et frustrée s'écrasait contre une jeunesse, elle, libérée.
Souvent comparé à des oeuvres comme Easy Rider, Le Lauréat expose le choc des cultures ayant eu lieu durant les années 1960. Le film arrive en 1967, juste un an après la fin du Code Hays (son but était de censurer toute violence ou déviance au cinéma) et se veut comme un symbole libérateur à ceci. Le film parle de son époque, du choc entre les deux générations sur le sexe, la culture, la reconnaissance sociale,...
Le cinéaste Mike Nichols nous expose une génération instable. Ce sont les jeunes adultes qui vont changer cette société vers une direction plus positive et libératrice. Il nous offre un véritable chef d'oeuvre de cinéma. Les acteurs sont fabuleux, la palme revenant à Dustin Hoffman qui signe une performance remarquable mais surtout à Anne Bancroft offrant un personnage iconique et terrifiant par certains aspects. Près de 55 années plus tard le long-métrage n'a pas pris une seule ride et propose un discours toujours aussi juste. Le film est aujourd'hui culte et a été mainte fois référencé dans d'autres oeuvres (The Simpsons, 500 Jours ensembles,...) preuve de son importance dans le domaine cinématographique et culturelle.
Un très grand film !