En ce soir de déception cinématographique personnelle, n'ayant pu assister à un film qui me tenait à coeur, je remercie ma bonne fortune et ma bonne étoile d'avoir réussi à me procurer un film de ce standing.
Disons-le nous, je ne connaissais pas grand chose sur l'histoire de ce film, hormis le fait qu'il a permis à Dustin Hoffman de se révéler au grand public. Ainsi donc en tant que grand fan du début de carrière de sieur Dustin, ce film me paraissait tout trouvé pour effacer mon désappointement. Bien m'en a pris car je suis tombé sur un petit bijou du cinéma américain.
L'histoire, de nos jours, parait classique mais si on remet dans le contexte on se rend compte qu'à l'époque, aux USA comme en France, la libération sexuelle ne faisait que commencer, ce qui rend le film encore plus intéressant dans la manière dont il a été traité. On a un jeune héros (21 ans), vivant dans un milieu bourgeois et ne trouvant pas vraiment sa place dans la société qui lui est imposée, symbole de l'Amérique anticonformiste des années 1960. Pour se libérer il passe dans les jupes d'une femme plus âgée qui lui donne ses premiers expériences de jeune mâle échaudé. Evidemment la situation déjà rocambolesque du fait que celle-ci n'est autre que la femme de l'associé de son père s'empire quand le jeune homme tombe amoureux de leur fille. On se rend compte que petit à petit Benjamin va s'écarter de plus en plus de la vie qui lui était prédestinée. Il abandonne tout pour essayer de vivre d'amour et d'eau fraîche, telle la génération contemporaine.
Un film avec un bon scénario, des scènes qui s’enchaînent bien, des dialogues pertinents, un grand acteur qui magnifie son rôle, doté d'un humour fin qui nous fait rire et sourire, qui ne verse pas dans le mélo ni le crado, ne peut être qu'un très bon film.
De plus, on peut s'estimer heureux car si un film comme celui-ci n'était apparu que ces dernières années, on aurait eu le droit à une comédie bien grasse plus basée sur le cul et sur les blagues crasseuses que sur un film emblématique d'une époque libre. Remercions donc Mr Nichols.
PS : Mention à Paul Simon pour le non-moins célèbre titre, Mrs Robinson et aux autres morceaux qui accompagnent très bien les scènes.