D'abord, franchement entre Hugh Grant en gentil salace qui a l'air relativement imaginatif sexuellement et l'infâme Colin Firth qui semble avoir avalé son parapluie par le mauvais bout de son anatomie et qui traîne sa tête de merlu mort comme s'il était à l'étal du poissonnier, moi je ne ferais pas forcément le même choix que Bridget...
Je suis particulièrement généreux avec ce style de comédies romantiques anglaises, une histoire d'accent, j'imagine. En plus, je rajoute un point d'office pour l'allusion graveleuse à la socratisation féminine, suffisamment rare dans ce genre de grosses productions familiales pour être signalée. Mais quand même, rien à faire, le compte n'y est pas.
Après, c'est un peu un problème personnel, j'ai toujours eu du mal à rire à des scènes présentant un des protagonistes dans une situation embarrassante. Un psychanalyste vous expliquerait sans doute pourquoi, mais moi, ça m'embarrasse terriblement aussi, et donc, logiquement, ça ne me fait pas vraiment rire.
Comme il se trouve que l'intégralité de l'humour du film repose sur les différentes petites humliations de l'héroïne, une séance de ce film se rapproche assez vite de la torture pour moi. Heureusement, le flegme britannique permet de maintenir ma douleur dans une proportion raisonnable, mais le mal est fait.
Si vous rajoutez à l'ensemble deux ou trois trucs pénibles à base de "il m'aime comme je suis" répété deux douzaines de fois, vous pouvez assez facilement friser le haut-le-coeur.
Moralité, si vous tombez un jour sur ce film à cinquante cents dans un vide-grenier quelconque, et que vous n'avez aucune tendance particulièrement sadique en vous, vous pouvez passer votre chemin sans grands dommages.