Voilà mon quatrième Carné, après Les enfants du paradis, Le quai des brumes, et Drôle de drame. J'aime pas Gabin, j'aime pas Arletty, j'aime pas la jeune qui joue la meuf de Gabin et de Berry (Jacqueline Laurent), elle joue mal.
Bon, l'ouverture m'a convaincu. Gabin qui vient de tuer Berry, on sait pas pourquoi. Berry qui déboule dans les escaliers. La musique style The Thing de Carpenter qui oppresse Gabin dans sa piaule, avec les policiers un peu cons qui encerclent l'immeuble. J'imaginais que ça donnerait autre chose. Mais après l'ouverture, on a droit à des flash-back nous montrant la relation entre Gabin l'ouvrier qui semble avoir une relation avec la jeune pie Françoise. Les scènes illustrant cette relation sont pauvres en dialogues, et pauvres tout court. C'est quoi l'intérêt franchement ? Le film parle de quoi ? Gabin bute Berry pour cette petite conne, mais, mais, mais on s'en fout puisqu'on n'a rien vu de leur relation.
Heureusement, Jules Berry entre en scène, en même temps qu'Arletty, et là je pensais qu'on aurait droit à un peu de piment, mais non. Berry est drôle, sauve le film à chaque apparition, mais on doit le voir 3 fois. Si on me dit que Gabin joue bien dans ce film, je comprendrais pas (pareil pour Quai des Brumes d'ailleurs). Je le trouve mou, je me suis fait chier à chaque fois qu'il parlait, et je trouve qu'il fait vraiment pâle figure face aux joutes verbales de Berry, acteur trop peu exploité dans le film (et tout court).
Mais Prévert n'est pas brillant non plus, la plupart du temps.
Sinon, la photo est belle.


Il me semblait que Carné-Prévert-Gabin c'était LE réalisme poétique. Face à Drôle de drame, ce film n'est pas du tout poétique, il est simplement bête et bâclé.
Mais je crois que c'est une constante chez Carné, de mettre en scène plein de personnages, sur des tons différents : les glauques (Michel Simon, Louis Jouvet, Jules Berry), les tourmentés (Jean Gabin, Jean-Louis Barrault, Maria Casarès), les extravertis (Pierre Brasseur, Arletty), les chiants (Michèle Morgan, Jacqueline Laurent). Le principe est riche, en théorie, sauf que quand on a des superbes acteurs comme Brasseur, Simon, Berry, Jouvet, face à des ... des... fin, Gabin, Morgan, Laurent et leurs histoires d'amour cucu, le contraste est trop dur à supporter.


Ca me déçoit parce que Carné fait jouer des putains d'acteurs, mais derrière Gabin, et dans un univers pourtant intéressant. Donc j'espère que le reste de sa filmo s'éloigne de Quai des brumes et Le jour se lève, pour se rapprocher de la poésie de Drole de drame et des Enfants du paradis.

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le 13 janv. 2015

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Gregor  Samsa

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