5 juin 1944. De part et d'autre de la Manche, la fébrilité règne. Les allemands captent et décodent des messages inquiétants mais sont divisés sur la meilleure façon d'agir, pendant que Rommel fait de son mieux pour améliorer les défenses côtières en Normandie. En Grande-Bretagne, des milliers de soldats américains, canadiens, britanniques, français ... sont parqués sur des navires ou dans des bases aériennes sous une pluie battante, les yeux tournés vers la côté normande, et n'attendent qu'une seule chose : l'ordre d'Eisenhower pour débarquer.

Le producteur Darryl Francis Zanuck a réuni un casting et des moyens impressionnants, on y retrouve quantités de vedettes de l'époque, tant américaines et britanniques que françaises et allemandes. Deux choix se sont offerts à lui pour relater l'offensive : l'unilatéralisme (ce qui a occasionné des démonstrations de "gung-ho patriotism" qui n'étaient pas du meilleur goût dans les années 50-60) ou la multiplicité des points de vue (tous les belligérants, et ce du troufion de base jusqu'aux généraux), qui sert mieux l'histoire (avec le petit et le grand "H"). Il a bien fait de privilégier cette seconde option, le film n'en est ainsi heureusement pas réduit à une simple suite de batailles (très réussies au demeurant, même avec des morts mal feintes ou sans effets gores, le plan-séquence de Ouistreham est impressionnant) où ne régneraient que le sifflement des balles et des obus, le sang ou l'émotion due à la perte de soldats (ce qu'on a tendance à plus appuyer de nos jours, à tort ou à raison).

Le débarquement était aussi une affaire de chance et de choix tactiques, de bons (maintenir les allemands dans le flou quant au lieu choisi) comme de mauvais (l'obstination d'Hitler à se focaliser sur le Pas-de-Calais), de décisions lourdes de conséquences de part et d'autre, et même si le film prend des libertés avec l'Histoire (le casino de Ouistreham ou les bonnes soeurs entre autres), il rend très bien compte de cette dimension.

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le 22 août 2011

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Jackal

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