D'avance, je ne suis pas un connaisseur de Kieslowski, ce film m'avait été conseillé un peu.. au hasard.

Il y a donc trois possibilités qui chacune nous font penser à un sens nouveau de ce mot : destinée écrite d’avance (la question de la croyance avec la vision de la religion par exemple, et puis tout simplement, le scénario !), libre arbitre ou contrainte d’une individualité qui n’existe que par des choix déterminés par d’autres, par exemple par la société et/ou le Parti lui-même ; que dans un monde contraint par la nécessité de choix proposés seule la volonté politique, le désir d’action, le désir d’exister est le grain de sable qui entraîne le reste. La Pologne dans les années 70 devient donc non un contexte mais une façon de présenter.
Dans son film il me semble que seul Vitek -le héros- est ce facteur changeant, le déterminant, le facteur « politique », qu’il dépasse le simple personnage (à la différence des autres qui « jouent leur rôle »). Pourtant il y a une certaine noirceur, une inquiétude, un tragique que Kieslowski partage avec le choix brutal d'une fin qui lui évite de trancher entre les trois visions d’une vérité dont chacune se prétend seule possible dans chacune des trois versions et qui pourtant se valent.
Ces trois versions imposent aussi d’un point de vue formel, une critique de ces vérités prétendues par l’image en particulier l’idée de destinée : que voit-on ? Des fragments discontinus, des « et si », des miettes d’un temps incertain et sans attache avec une situation présente, passée ou future.
En cela, le film n’est pas pesant, s’il est film politique, sa complexité l’empêche d’être conceptuel et frôle même le métaphysique.
Enfin, puisque le contexte n'a pas à ce point d'importance pour ce qu'il y a dire, c'est un film dont l'issue n'a finalement pas l'importance du parcours qui a conduit Vitek jusqu'à elle.
La narration fragmentée est toujours contredite par ce que l'on voit.

Mondovision
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le 16 mai 2016

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