Essai non transformé pour Winding Refn qui m’avait pourtant bluffée avec un Drive envoûtant. En effet, Valhala Rising ne m’a pas du tout conquise et, même si j’ai vraiment du mal à critiquer un film par ce biais, je ne vois rien d’autre à dire que « je me suis ennuyée ».
Il est indéniable que je ne suis pas du tout réfractaire aux films qualifiés de « contemplatifs », autrement dits lents. L’île Nue trône en effet dans mon Top10 et, dans un tout autre registre, j’ai adoré Gerry de Van Sant. Mais pour moi, un film qui se veut lent n’a pas toujours le mérite de pouvoir se laisser contempler justement. Pour être contemplatif, il faut avoir quelque chose à donner.

Et Valhala Rising ne m’a rien donné. Il m’a plutôt volé du temps. Alors certes, je salue le travail de lumière et cadrage qui, dès les premières scènes, m’a vraiment plu, même si certains plans sont un peu trop « posés » et donnent l’impression que le réalisateur a voulu faire son bon élève. Cependant, la beauté d’une image ne fait vraiment pas tout.
En outre, je serais curieuse de connaître le budget décors du film qui nous offre tout de même un bon quart d’heure dans une barque entourée de brume !

Côté histoire, ce n’est pas tant la rareté des dialogues qui fait sombrer le film, c’est plutôt son manque de force, d’intensité, voire de subtilité. Certes, étant inculte sur le sujet du peuple Viking, je n’ai pas du tout relevé l’allusion à Odin, mais dans l’ensemble, j’ai compris où Winding Refn voulait en venir avec son histoire de messie silencieux qui va guider les personnages vers leur tragique destin. Et cela, grâce (ou à cause) d’un ridicule découpage du film en parties aux titres évocateurs, totalement inutile.
Le tout aurait pu être pas mal si le rythme avait été un peu moins mou du genou, et ce malgré les scènes violentes où cervelles et boyaux nous sont allègrement jetés au visage. D’ailleurs, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas caché les yeux devant un film. Sachant que la dernière fois c’était devant Drive justement…

J’ai pu lire des critiques élogieuses de ce film et je peux tout à fait comprendre que l’on apprécie ce type de cinéma mais je trouve également qu’il y a beaucoup mieux dans le genre. Je n’adhère pas du tout à ces outrageux étirages de temps, ses ralentis tout à fait inutiles qui m’ont rappelé un certain Snyder (je sais il est partout), s’apparentant presque à une torture visuelle.

Ce guerrier silencieux aurait mieux fait de rester dans sa cage à boire de la soupe.

*Je sais, ça ne veut rien dire.

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le 31 juil. 2012

Modifiée

le 31 juil. 2012

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Before-Sunrise

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