Même s’il existe des bougons écœurés au sens étymologique du terme que toute cette émotion mécanique débecte, je reste persuadé qu’à côté d’eux battront en chœur un millier de petites pompes ventriculaires à bons sentiments.

Après tout, l’erreur est humaine et force est de constater qu’elle est pardonnable, je vais même tenter de convaincre le perplexe de l’illégitimité de ses réserves, rien que ça.

Félon désabusé, n’as-tu donc jamais été un enfant ? Tu l’as été, naturellement. Alors, ici réside toute la difficulté de mon dessein, tu es comme moi, tu es comme nous, peut-être plus jeune, très probablement plus vieux. Le Géant de Fer grince à tes oreilles alors qu’il sonne comme le cliquetis magique d’une VHS glissant dans un magnétoscope pour tant d’autres.

Le Géant de Fer est un rêve de gosse, un rêve devant l’imaginaire, devant l’incroyable classe d’un robot flirtant avec la cime des arbres, mais c’est aussi le déclencheur d’une jalousie folle, rageante, pourquoi est-ce que cet insupportable sale gosse a son robot ? Pourquoi pas moi ? Je suis sage moi bordel, lui mange des Twinkies devant un film d’horreur alors que sa mère l’a exhorté à se coucher à 8h tapantes.

En plus, c’est un gentil robot, et sa terrible silhouette cache une âme de petit chiot, il apprend, il a des émotions. Brad Bird exploite cet antagonisme avec intelligence, présentant au travers de scènes plus belles les unes que les autres la réaction des envahis et de l’envahisseur.

L’animation est moderne et il est admissible qu’elle puisse être exécrable pour certains amoureux du dessin prodigieux d’un bon vieux Disney. Mais quand bien même, il faut parfois souffrir pour accéder à la beauté et crois-moi, la fin en vaut la chandelle. Passe sur la phobie du communisme si tu trouves cela trop cliché et regarde les personnages qui sont parfois à ce point détestable que l’on aimerait ne plus faire partie de leur espèce, admire le puissant qui s’accroupit pour essayer de comprendre le faible et toutes ces bonnes pensées bien huilées, mouille tes yeux branquignole !

Au final, j’aime ce film et tant pis si tu ne l’aimes pas, tache seulement de retrouver le boulon qu’il te manque.

Avec toute mon amitié.

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le 12 janv. 2014

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Deleuze

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