Rien à redire

Je n'avais pas revu ce film depuis des années mais j'en connaissais encore toutes les répliques quand je suis tombée dessus par hasard au détour d'un placard... le hasard m'a aussi amené jusqu'à un vieux magnétoscope... et j'ai décidé de vérifier s'il marché toujours:

J'avais mis la cassette surtout pour vérifier que le magnéto était encore fonctionne, mais j'ai aussitôt était happée par le génie comique du film.

Tombée en plein milieu du scénario, je n'ai pu quitté l'écran avant la fin du film enchaînant à nouveau des séries de fous rires.

A présent que je le connais par cœur je peux mieux mesurer certaines raisons de sa réussite.
Le casting: J Villeret et T Lhermitte incarnent à merveille leurs rôles. Tout les deux ont le physique de l'emploi. On a pas pris deux beaux gosses jeunes et dynamiques pour incarner des quarantenaires. On se fait une image du pauvre type un peu mol, mais gentillet, le bon gars qui ne cherche pas à briller mais veut vivre sa vie normalement... pour moi cette image se retrouve très bien dans J Villeret (ou dans F Hollande mais lui n'est pas comédien). T Lhermitte elle l'image de l'homme d'affaire un peu arriviste, sans trop de morale qui a de quoi bien manger et faire du sport, un homme plus athlétique. Non, nue ces deux comédiens ne puissent pas jouer d'autres rôles mais ils ont le physique adéquat pour ceux-ci, entre autres.
Les personnages secondaires sont bien choisi également, F Huster et sa gueule de bon copain, un œil rieur qui invite à la sympathie et D Prevost avec son coté sec et tendu.
Les femmes prennent peu de place dans le film. Cependant on note une certaine ressemblance entre C Frot et A Vandernoot. Toute deux assez grandes, des cheveux similaires et même corpulence, cette ressemblance donne un ton de véracité à la relation que Brochant entretient avec elles. C'est physiquement son type de femmes.

Les acteurs ne surjouent pas. Les dialogues sont bien tournés et simple, sans prétention, dès lors le jeu d'acteur devient la pierre angulaire de ce film. Des jeux de mots comme "Juste Leblanc" ou "Sasseur" auraient pu paraître de mauvais goût voir lourdaux dans d'autres bouches. Mais Pignon a ce côté sincère et perdu tout du long du film... Ce qui fait qu'on oscille entre comique de mot et de situation en permanence. Ce film est un spectacle de clown particulièrement réussit !

Les réalisateurs se permettent des choses. Je pense en particulier à ce passage: l'inspecteur des impôts arrive dans sa voiture sombre et seul ses yeux sont dans la lumière. Une seconde il détourne son regard de la route, sort du jeu pour fixer les spectateur. Si cette instant donne un côté surréaliste qui dénote avec le reste du film, il avale entièrement le spectateur qui se sent d'un coup lui aussi en danger concernant sa fiche d'imposition. Et ceci contribue à maintenir une tension humoristique !

Le huis clos favorise l'histoire. Dans ce film rien n'est intéressant à part les échanges entre personnages aussi il n'est pas nécessaire d'en trop montrer à l'extérieur de l'appartement. dix secondes par ici pour nous faire voir la maîtresse dans son imposant logement, dix par ici pour constater que Just vit lui aussi chichement. Ces seconde suffisent à nous parler des personnages sans nous noyer de détails et de couleurs, car en dehors de l'appartement (prologue excepté) les décors sont souvent assez sombre. La lumière est faite en permanence sur le duo principal: Brochant et son con.
On conclu sur un dernier gag après un moment d’apaisement. Cette dernière boulette vient parfaire le comique de situation présent depuis plus d'une heure et nous fait quitter l'écran le sourire aux lèvres et en tête un amusé "qu'il est con"

Le rythme est bon, les mimiques sont parfaites, les dialogues géniaux
et la fin... Réussie. Bref rien à redire, si ce n'est
"à revoir!"