Après un passage aux USA qui ne lui a pas fait beaucoup de bien (le remake des Fugitifs copier-collé de l'original et Sur la corde raide qui fut un bide commercial) et un Jaguar peu convaincant (1996) ; Francis Veber revenait au théâtre avec Le dîner de cons (1993). Un succès tel qu'il finira par l'adapter au cinéma avec un succès aussi fracassant (9,2 millions d'entrées).
Le dîner de cons est le cas typique du film qui aurait pu n'être que du théâtre filmé, mais où le réalisateur réussit à transcender cela par un sens du rythme dingue et des sous-intrigues en tous genres, permettant de tenir en haleine le spectateur jusqu'au bout et de lui faire oublier que les trois quarts du film est un huis-clos reposant en grande partie sur les excellents Jacques Villeret (césarisé pour l'occasion) et Thierry Lhermitte.
Le dîner de cons est un film où les hommes s'en prennent plein la figure. François Pignon est un gentil guignol qui accumule les bourdes, quand Pierre Brochant subit des coups du sort en partie dus à sa méchanceté. Quant au vantard Daniel Prevost, il se fera cloué le bec dans une scène entre l'hilarité la plus totale (la réplique qui arrive au bon moment) et la gêne de la situation.
Puis il y a le cas de Juste Leblanc (Francis Huster) qui est un peu particulier, puisqu'il est aussi moqueur que Brochant, mais se fout de tout le monde. Du coup, comme le spectateur, il assiste à un jeu de massacre où même l'épilogue en rajoute une couche. Puis Veber aligne un lot incroyable de scènes hilarantes, allant du fou-rire incontrôlable d'Huster (qui ne semble pas feint) au fameux délire autour de son prénom (Juste), en passant par les scènes avec Prevost.
Le dîner de cons apparaît comme une de ces comédies que l'on a beau avoir vu un nombre incalculable de fois, on finit toujours par y revenir avec plaisir.