Je me suis jetée sur ce film adapté du réputé inadaptable roman de Donald Ray Pollock (narrateur du film, d'ailleurs) - et que je vais m'empresser de lire prochainement...
Se déroulant dans l'Amérique du Sud des années 1945 à 1965, on y suit une tripotée de personnages complètement hallucinants (et grandement hallucinés), oscillant entre bigoterie, satanisme, violence et pauvreté. C'est un véritable uppercut que nous envoie dans la face le réalisateur Antonio Campos !
Servi par un casting exceptionnel, une photographie à couper le souffle et une intensité narrative constante et grandiose !
Impossible à lâcher pendant près de 2 heures, édifiant, le film contextualise à merveille cette période trouble charnière de la société américaine qui fait cruellement écho à l'Amérique de Trump.
Abordant en filigrane la question de la transmission, du poids de l'hérédité, du rapport à la religion, du destin inextricable, il est avant tout une oeuvre dédiée à la violence d'une civilisation ; violence qui n'a jamais faibli, bien au contraire.
Je ne vous en dit pas plus, je vous renvoie à la bande-annonce et surtout, au film si vous y avez accès. Film qui aurait aisément eu sa place dans les salles obscures internationales.
Alors oui, on peut critiquer Netflix pour ses choix parfois (souvent) discutables, mais ici c'est absolument prodigieux, et ça aussi il faut le dire !
Mentions spéciales à Robert P. dans un rôle qui lui va à ravir (mauvaise langue que je suis, je l'avoue ^^), au jeune Bill Skarsgard (le Grippe-Sou de nos cauchemars) et Tom Holland, bouleversant d'humanité malgré un tsunami de violences et de drames... Bravo !