La plus grosse claque de cinéma que j'ai pris cette année c'est sur ce film hier soir...
Je m'attendais à quelque chose de solide, adaptation du premier roman du même nom de Donald Ray Pollock qui avait gagné le Grand Prix de Littérature Policière. Mais solide à ce point j'étais pas prêt...
Le film m'a captivé, de la première à la dernière seconde, dans ce road trip américain venant lorgner du côté de l'Ohio et de la Virginie-Occidentale dans les années 50-60. Une Amérique white trash, pleine de bouseux, de gens limités, endoctrinés par la religion. Mais aussi d'autres personnages, remplis de vices, sournois... Et d'autres qui, au détour de leur existence moribonde, subissent un véritable chemin de croix. Plusieurs personnages aux destins croisés, assurément une des grandes forces de ce film que celui de réunir à terme tous ces portraits.
Des portraits dépeints avec une justesse folle, authentique, rendant la plupart des acteurs méconnaissables : de Tom Holland à Robert Pattinson, en passant par Sebastian Stan et surtout le très grand Bill Skarsgård, on est saisi par l'interprétation de tous les acteurs de ce long métrage Netflix (à voir en VO, ce serait blasphème autrement). La somptueuse réalisation donne en permanence du sens au propos, appuyant les thématiques qui s'y développe. Pourtant ce n'est clairement pas un film à la portée de tous : c'est malsain, glauque à souhait mais Diable que c'est captivant o.o On ne ressort pas indemne du visionnage, on ne ressort pas non plus de ce film avec une belle image de la société mais on s'en doutait. On en ressort fatigué, de se dire qu'en règle générale dans la société d'hier, d'aujourd'hui et de demain, on se doit de toujours combattre le Mal, partout, tout le temps, sous peine soit de le subir ou pire : d'en devenir un rouage et de laisser nos sombres instincts nous transformer.
Violent, d'une force assez prodigieuse dans son ensemble, je me suis surpris à laisser échapper de ma bouche des "Aaaaah le fils de pute...", ou encore des "Aaaaahh putain mais le fils de puuuuuute !", signe précurseur d'une empathie profonde pour ce que je voyais ^^ C'est aussi pour ça que j'aime le cinéma : parfois il est capable de nous rappeler de manière viscérale ces valeurs ou choses qui nous parlent. Et si la noirceur de l'âme humaine ne vous fait pas peur, je vous laisse avec cette punchline tirée du film : "Certaines personnes sont nées pour être enterrées."