La princesse dans la lune

Née et recueillie dans une pousse de bambou, une fille est adoptée par des paysans, qui croient qu'elle pourrait faire une princesse de choix. Kaguya grandit très vite et à l'adolescence, à l'accession au titre, elle refuse les prétendants car elle veut vivre comme elle l'entend, mais des souvenirs lointains vont faire surface.

En apprenant la disparition d'Isao Takahata en 2018, le monde du cinéma fut pris d'une grande émotion, car il est vrai que son œuvre est magistrale, tout comme celle de son ami Hayao Miyazaki. Et quand on voit ce dernier film, dont la gestation fut horriblement longue, on se dit que c'est un très beau cadeau d'adieu pour les spectateurs et spectatrices.

Il faut savoir que tout le film est dessiné à l'aquarelle, ce qui donne un aspect magnifique à l'image, et quelque part, annonciateur de ce qu'on découvrira par la suite dans l'histoire. Car Kaguya, surnommée dès son enfance Pousse de bambou, est montrée comme une personne miraculeuse. D'une grande beauté, une joie de vivre, mais aussi un caractère affirmé qui ne veut pas se laisser dicter sa conduite, et notamment de choisir avec qui elle vivra.

L'épure dans les dessins ne doit pas cacher la très grande qualité d'animation, où on a vraiment la sensation de toile peinte animée par moments, avec des scènes impressionnantes comme la fuite de Kaguya, qui est représentée de manière quasi-abstraite.

Le seul écueil que j'aurais à dire sur le film concerne sa durée, plus de 2h15, où on sent quand même des longueurs, notamment tout ce qui concerne les prétendants, mais le studio Ghibli a laissé carte blanche à un auteur, jusqu'à se brûler les ailes économiquement parlant, on parle du film le plus cher jamais produit au Japon, pour montrer une vision folle et émouvante d'un fragment de vie. Et rien que pour ça, merci Mr Takahata.