Le Congrès d'Ari Folman est un très bon film. A la fois poignant et révélateur, il nous décrit le star-system et l'évolution du cinéma. En effet, via une histoire assez simple (au début), il nous montre comment les acteurs pourront évoluer dans le futur. Nous suivons Robin Wright, actrice en déroute, qui malgré une aire de strass et de paillettes (Forrest Gump,Princess Bride...) fait de mauvais choix dans sa vie et enchaîne navets sur navets; jusqu'au jour où Miramount Pictures lui propose de se faire scanné.

A travers cette histoire d'acteur «informatisé», le réalisateur veut faire passer un message. Effectivement, Ari Folman nous montre une société hollywoodienne dépassé par le progrès, et qui n'en a que faire de l'aspect physique des acteurs,elle se contente de leur image. Les anciennes stars doivent donner leur accord, se faire scanné, et disparaître du monde du spectacle pendant vingt ans. Les origines et les principes mêmes du cinéma sont alors effacé. Au départ, les films se tournaient grâce à des pellicules, les acteurs étaient présent sur le tournage et le montage se faisait manuellement. À l'arrivé du numérique il n'y a que le montage et le mode d'enregistrement qui ont changés (les acteurs étaient encore présent). Pour ce qui est de la projection, elle se fait (depuis longtemps) dans des cinémas. Or là, non seulement les films se tournent en numérique, mais en plus les acteurs n'ont plus leurs places, physiquement parlant. Ils sont tout simplement remplacés par leurs hologrammes. C'est alors que le 7éme art se transforme en un travail totalement informatisé, où tout se passe derrière des machines. Les projections ne se font plus dans des cinémas mais sur des Zeppelins, et les scénaristes travaillent par centaine dans des endroits non approprié et sous la surveillance du producteur.

Le monde cinématographique n'est pas la seule victime du progrès. En effet, la population mondiale subit ce progrès par le biais du monde des hallucinations. Un monde où la personne se transforme en ce qu'elle pense. Durant prés d'un quart d'heures, on peut assister à des séquences totalement psychédélique qui nous donne l'impression d’être sous acide mais qui montrent les conséquences d'un progrès trop important. En effet, quand Robin retourne dans notre monde, les gens airent dans les rues tels des morts-vivants dans un décor post-apocalyptique.

Pour conclure, je dirais qu'Ari Folman nous livre ses craintes sur le progrès en disant qu'il ne faut pas se laisser absorbé par le souhait d’ascension scientifique, car le monde tomberait alors dans une situation incontrôlable et «involontaire».

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le 8 déc. 2013

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