S'il y a bien un film que j'attendais en 2013, c'était le nouveau Ari Folman. Après "Valse avec Bachir" qui avait été une vraie claque à tel point le film est confondant de justesse, Folman continue de faire son bonhomme de chemin dans l'animation.
L'intérêt de "the congress" est clairement cette capacité à prendre du recul sur l'évolution du cinéma et sur son avenir. Bien, évidemment, on nage en pleine SF mais il faut bien l'avouer que le propos est terriblement d'actualité. La peur des stars de vieillir, la quête d'immortalité, la peur de l'oubli, etc.... Il faut bien avouer que le cinéma est de plus en plus considéré comme du prêt à consommer et que la qualité se détériore d'année en année. Cette critique qu'il adresse au cinéma à travers ces histoires de drogues et d'acteurs numérisés et scannés me fait tout autant pensé à la 3D, plus rien n'est réel alors à quand des acteurs non réels ? Mais comme le défend aussi le film, plus les temps sont durs et plus les spectateurs ont besoin d'évasion.
Le film n'est rien de moins qu'un terrible pamphlet contre hollywood et sa politique qui bouffe les stars et toute leur essence jusqu'à la dernière goutte. Comme pour "Valse avec Bachir", il y a une partie animée, style graphique radicalement différent et très spécial mais on s'y habitue, ce côté "trip au LSD" est totalement voulu et assumé. Lorsque la musique prend le dessus sur les dialogues alors la magie opère, et laisse place à de grand moments de poésie et de cinéma. Harvey keitel et Robin Wright sont d'une justesse époustouflante au début du film, il est difficile de ne pas rappprocher leurs carrières personnelles de leurs rôles. Simplement, de mauvais choix au mauvais moment et pas de mauvais acteurs.
Le film est l'opposé absolu du syndrome de Usher, choc visuel et auditif total assuré.