Chat vaut moyennement le coup.

Les films d’animation pour enfants ou public familial ont tendance à nous gratifier de suites dès lors qu’il y a un succès (hormis peut-être une partie des classiques Pixar, une partie seulement précisons-le, avec des œuvres telles que « Là-haut » ou « Ratatouille »). C’est logique commercialement, un peu moins le plus souvent artistiquement mais c’est comme cela depuis des décennies. En revanche, ces suites sont souvent pondues à quelques exceptions près assez proches dans le temps pour ne pas que les enfants, fans des premiers opus, grandissent trop et se désintéressent tandis que les enfants des générations suivantes auront eu d’autres personnages à vénérer. C’est pour cela que cette suite du « Chat potté », lui-même spin-off de la saga « Shrek », qui débarque plus de douze ans après son aîné est une chose rare.

Le premier film était d’ailleurs très sympathique, tout comme tout l’est l’univers de contes de fées parodiés qui va autour. Le summum de cette saga restant le second épisode de « Shrek », un opus où justement débarque ce fameux chat espagnol charmeur, roublard et parfait maître de l’épée. On est donc plutôt curieux de voir ce qu’est devenu ce chat qui s’avère un personnage plein de ressources et de possibilités et surtout doté d’un charisme et d’un capital sympathie à toute épreuve (plus que l’Âne par exemple, sidekick principal pourtant de l’Ogre vert auquel on a préféré le félin andalou pour une origin story). Dès les premières séquences, on est particulièrement emballé sur deux points: primo, l’aura de ce chat est intacte tout comme le rythme, le second degré et l’humour référencé de ses péripéties qui n’ont pas bougé d’un iota et nous font toujours autant rire et prendre plaisir. Secundo, visuellement cette suite essaie un type de graphisme inédit particulièrement original et agréable.

A moins que ce soit déjà le cas dans le premier mais pas de manière aussi poussée ou alors le souvenir nous en a échappé, mais le style d’animation proposé ici est vraiment singulier et se marie parfaitement à cet univers de contes. En effet, les animateurs nous offrent une sorte de dessin ressemblant aux toiles impressionnistes de peintres comme Monet. Si les personnages sont animés comme dans la plupart des films d’animation créés en images de synthèse, tous les décors et l’environnement les entourant est fait de la sorte. Comme si chaque élément environnant était peint au pinceau par petits petites touches en forme de pois. Le rendu est très coloré mais surtout très joli et peu commun. En revanche, c’est au niveau de l’histoire que ça coince. Pas très recherchée, elle fait illusion la première partie pleine de gags (la partie chez le refuge pour chats notamment) mais se termine par une course pour une étoile magique entre plusieurs équipes et un combat final attendu, lassant et qui ressemble à tant d’autres films. Plus une morale quelque peu bas de plafond sur l’amitié et on peut dire que si « Le Chat potté 2 » partait bien et flatte l’œil, il échoue à surpasser l’original sur son versant narratif.

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