S'entrainer à l'apnée

César 2019 : les Tuches 3 reçoit une récompense. Frank Gastambide présente une partie de la cérémonie. Mes bras tombent, mes yeux pleurent, Le monde est à toi ne reçoit aucune récompense. Je sacrifie une poule et m’abreuve de son sang. Le seigneur me demande de garder espoir. J’acquiesce.

Puis vient Le chant du Loup, réalisation française. Pitch : De l’eau, des sous-marins et le bruit. Antonin Beaudry nous plonge dans un drame qui nous tiendra en apnée pendant près de 2 heures ( vous l’avez ? ). Après un plan large sur une mer calme et d’un bleu éclatant, on se retrouve à bord d’un sous-marin en zone hostile. Confiné, dans un environnement sombre, éclairé par de petites lumières rouge, l’équipage est sous tension. L’atmosphère du long métrage est donnée.
Une palette d’émotions nous fera traverser le film. Majoritairement anxiogène, il aura l’ingéniosité d’apporter son humour au parfait moment et sera toujours survolé par une ombre, celle de l’apocalypse, qui nous tiendra en haleine jusqu’a la dernière seconde. Les jeux de couleurs représentent très bien l’état émotionnel de chaque équipage, le bleu rappellera le sens du devoir, la droiture et la sagesse, le rouge sera bien plus nerveux et à vif. Le chant du Loup casse les codes du cinéma Français et nous propose un film patriotique ( Coucou Michael Bay ) se reposant sur de solides bases. Le film nous confronte à une réalité dystopique, que l’on peut toucher du doigt à cause de l’actualité mondiale et politique actuelle. Et c’est la que réside la vrai force du film, qui réussi à nous noyer dans le doute et la compréhension de cet équipage.

Les seules défauts du film résident dans la vie privée du protagoniste, où il rencontrera une femme, interprété par Paula Beer, cherchant sa place dans ce bordel et n’ayant pas un niveau d’acting a la hauteur du reste du casting. D’autant plus que cette romance est un simple fusil de tchekhov qui permettra au récit un changement de direction. Pour le reste, on se plait a revoir Kassovitz, en commandant glacial, et François Civil qui nous ébloui une fois de plus après le très bon Burn Out sorti l’année précédente et nous confirme qu’il est l’acteur à suivre de près. On se perdra finalement à vouloir sauver tout le monde, tant la subtilité des jeux de chacun est parfaitement maitrisé et nous montrera les qualités et les faiblesses de chacun.

Outre la manière très académique de réalisation, elle est lié à la vision que nous avons des forces militaires, solide et stable. Mais lorsque le rythme s’accélérera et les protagonistes seront douteux ou à fleur de peau, on se retrouvera avec une caméra à l’épaule très organique dans les couloirs étroits d’un sous-marin, renforçant la claustrophobie suggéré, palpable et omniprésente. Le long métrage nous propose une discrète mais bonne bande originale qui s’entremêle avec le récit et joue avec nos nerfs, nous soufflant constamment ce “chant du loup” effroyable, strident et métallique. Comme le cri d’un sous-marin.

Le chant du loup s’impose donc comme le Must-see français à voir en ce début d’année. Et me permet de garder espoir en l’avenir du cinéma Français.

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