Académie de Welton, Vermont, USA : les meilleurs espoirs masculins de l'intelligentsia millésime 1959 appliquent docilement les savoirs magistraux de leurs professeurs émérites, dans un sérieux luthérien aussi rayonnant qu'une rangée de tombeaux monacaux. A Welton tradition est le mot d'ordre et les turpitudes de la jeunesse y sont réprouvées sans conditions : les étudiants y révisent, latinisent et trigonométrisent dans le plus pur souci de rigueur et de respect pour l'autorité d'une oligarchie pédagogique sévèrement vieillissante... C'est le lot de Neil, Dalton, Cameron et du jeune Todd Anderson, camarades de chambre destinés à un avenir déjà - le plus souvent du moins - tracé d'avance par leurs géniteurs, parents désireux de voir leurs enfants médecins, avocats, banquiers ou juges à la Cour Suprême...


Un jour arrive Mr. Keating, professeur de lettres aux méthodes pédagogiques peu orthodoxes, pourvoyeur de valeurs anti-conformistes, d'hédonisme et de poésie bien décidé à bousculer ces jeunes consciences pour mieux former d'inénarrables libres penseurs. En instigateur facétieux et bienveillant Keating va donner le goût des choses à Neil et sa bande d'amis, leur apprenant à penser avec leur propre singularité et à assumer leurs choix de vie...


Voici l'argument prometteur du superbe film de Peter Weir, drame existentiel particulièrement efficace et intelligent dans le même mouvement de simplicité. Malgré un style cinématographique pour le moins académique Le Cercle des Poètes Disparus permet à l'irremplaçable Robin Williams d'incarner un personnage inoubliable, touchant forcément à notre psyché émotionnelle en la figure de Keating. Si l'ensemble s'avère assez classique dans sa construction l'optimisme et l'amertume dudit métrage en font un petit film-fleuve très réussi, invitant au débat et à la réflexion comme peu d'autres films de la même époque. Jouant en permanence de la dichotomie séparant le conservatisme des enseignants de Welton du Cercle titulaire s'adonnant à toutes les formes de plaisir ( poésie dévorante, nectar des femmes et du bon vin, théâtre et bacchanales nocturnes...) l'auteur du futur The Truman Show livre un film d'excellente facture, à voir et à revoir inlassablement. Une magnifique ode à la vie.

stebbins
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le 28 mars 2020

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