Franchement surestimée, cette version, qui ne me semble devoir sa très bonne réputation qu'à l'outrageux lobbying branché des fans du bis et des cinémas de quartier.
Ses thuriféraires ont beau en vanter l'énergie et le rythme, force est de constater que tout çà est bien mou et terriblement verbeux.
Dracula/Christopher Lee est loin d'être le personnage central du film, et fait plutôt de la figuration. Et c'est peut-être tant mieux car Lee est loin d'être un grand acteur (sinon par la taille) . Sérieusement, dans quel film l'avez vous vu bon ?
Tout au plus est il une bonne silhouette, au charisme certain, même si la taille, le costume et le maquillage font plus que le talent intrinsèque du lascar.


Alors que reste t'il de ce laborieux petit film fauché ?
Des décors certes gothiques et dans l'esprit mais un brin miteux et fauchés, une action languissante répétitive et remplie de poncifs peu imaginatifs, une musique gueularde et pompière (sauf les moments '' angoissants'' , soulignés comme il se doit à la clarinette basse, l'instrument préféré des compositeurs de musique d'angoisse avec les Ondes Martenot, et plus récemment le synthétiseur).


Du positif cependant :



  • quelques plans intéressants (mais Fischer n'est pas Mallick, Kurozawa ou Kubrick non plus hein ...Remarquez, c'est pas ce qu'on lui demande, n'est ce pas ?)


  • La prestation, classieussement british de Peter Cushing, plus charismatique que le grand flandrin aux longues canines. Ce gars là arrive même à rendre intéressante une scène superfétatoire de perfusion, bien longuette et inutile.


  • Deux ou trois scènes plutôt bien vues dans leur sauvagerie presqu'animale (le duel entre Drakul et la vampiresse, au début) ou toute en retenue et en menace voilée ( la confrontation finale Dracula/Harker, dans la crypte)



M'enfin, on est loin des fulgurances baroques du Dracula de Coppola ou de l'inquiétante morbidité de ce qui reste le plus beau film de vampire de l'histoire du cinéma, le sublime '' Nosfératu '' de Murnau, servi par un cauchemardesque Max Schrek, autrement plus monstrueux que Lee ( et Kinski et Oldman n'étaient pas mal non plus).

Melenkurion
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le 24 avr. 2020

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