Le Cauchemar de Dracula par Pravda

Si j'aurais su j'aurais pas revu.

Quitte à digresser comme à l'accoutumée, autant vous dire que j'ai voulu le faire découvrir à la personne courageuse qui partage mon quotidien et à qui j'inflige régulièrement moult séances de tortures cinématographiques, bien loin des vieux Gabin, Kurosawa ou autres que lui me met sous les mirettes. Et là je me disais, un bon vieux classique avec Christopher Lee et Peter Cushing, cette horreur gothique séduisante et agréablement rétro, ça devrait le faire. Grave, comme disent les jeunes dénués de vocabulaire.

Et bien pas tant que ça.

Certes ce ne fut pas une purge, mais je me suis ennuyée. Les acteurs sont parfaits, oui, et je pousserais même jusqu'à dire que monsieur Lee est l'un sinon le Dracula le plus mémorable vu sur pellicule. Et les décors... J'adore, vraiment. Cette montagne peinte, lorsque l'on arrive au château du dentu comte, c'est tout ce que j'aime et je signe de suite pour l'avoir devant ma fenêtre, ça me changerait de mon mur de brique, mais...

Mais j'ai trouvé le temps long, alors que le film ne dure qu'une heure vingt et qu'il est parsemé de rebondissements. Quand au bout d'un petit quart d'heure je me suis surprise à penser aux vessies natatoires des poissons, je me suis dis que ça sentait le pâté. Grave.
(Cet aparté pour préciser que ma lecture du moment était un ouvrage zoologique proprement hilarant, je ne pense sinon pas à la flottaison des poiscailles trop inopinément)

Je trouve ce film pas mal, mais trop linéaire et sans montées de tension, jamais. Ce qui fait que j'apprécie le spectacle d'un œil mais que l'autre va trop fréquemment reluquer le compteur des minutes qui défile pour que l'on puisse parler d'un véritable emballement. Que l'on suscite un minimum d'effroi que diable !

Quand à mon cobaye en expériences ciné, ma foi il s'en est plutôt bien tiré, après tout je vous parle de quelqu'un à qui j'ai fait regarder des tomates tueuses et plein d'autres bestioles non fruitières enragées, mais je pense que sans ma brillante imitation du cheval de Van Helsing, je l'aurais perdu en court de route au profit de Morphée.
C'était perdu d'avance de toute façon, dès le moment où je lui appris que la photo d'une jeune-femme au décolleté plongeant figurant sur le DVD n'était pas extraite de ce film mais de Dracula 72 (que vous pouvez renommer "Dracula en contrée hippie" pour vous faire une idée du synopsis) et que plus qu'une façon fallacieuse de vendre du DVD, ceci n'était surement qu'une erreur bien pardonnable (je n'y crois pas une seconde).

En somme cela reste à découvrir pour qui ne l'aurait pas vu, le film est culte, oui, mais il n'est pas génial, non. Après je pense que sa réputation en rajoute un peu trop et gare à la déception pour qui en attendrait un chef d'oeuvre.

Mais Christopher Lee est parfait lorsqu'il montre les dents et fait "rssshhhiiiiiiiii"