Entre deux opus de Die Hard, John McTiernan se lance dans un projet tout autre, une sorte de méta comédie d’action – la même année où Joe Dante propose Panic sur Florida beach – mixant Terminator avec La rose pourpre du Caire, grosso modo.


 Danny, un gamin de New York écume les séances de ciné, essentiellement celles où il peut suivre les aventures de son héros préféré, Jack Slater, une sorte de simili Inspecteur Harry, flic justicier particulièrement doué dans la réplique qui tâche : « T’aimes l’omelette ? Tiens, j’te casse les œufs »
Un jour, son projectionniste préféré lui offre un billet très spécial, qui va le propulser dans le film, aux côtés de son héros à Los Angeles, dans un univers parallèle où Danny en sait beaucoup trop sur chacun des personnages, puisqu’il a vu les épisodes précédents. Idée séduisante dont McTiernan ne se satisfera pas, misant sur le pouvoir du billet magique pour effectuer le trajet inverse, envoyant bientôt le héros du film (qui n’y sera plus du tout invulnérable) et d’autres personnages malveillants dans le vrai monde.
Le film est un objet aussi foutraque que réjouissant, un pur divertissement popcorn, complètement déglingué, foisonnant, épuisant. Une vraie parodie de blockbuster, qui digère ce qu’il dénonce tout en tenant les promesses que le genre défend : Superbes scènes d’action, scénario complexe (l’efficacité de Shane Black), répliques badass, background, Némésis (Tom Noonan, toujours parfait) et références cinéphiles en pagaille, de L’arme fatale à Amadeus, en passant par Le septième sceau, de Bergman.
A la barre, un Schwarzenegger hors pair, aussi drôle qu’émouvant, dans ce rôle plein d’autodérision ; et un gamin à la fois cynique et émerveillé, parfait alter égo du spectateur et de son auteur.
Aussi jubilatoire soit-il, l’objet reste disons plus conceptuel qu’un Die Hard, qui eux fonctionnent pleinement sur tous les niveaux. En concurrence avec Jurassic Park lors de sa sortie, Last action hero fit bien entendu un énorme bide et ne gagna son statut de film culte que bien après.
JanosValuska
7
Écrit par

Créée

le 16 janv. 2021

Critique lue 41 fois

3 j'aime

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 41 fois

3

D'autres avis sur Last Action Hero

Last Action Hero
Sergent_Pepper
9

Le testament des blockbusters qu’abusent.

A mesure que les décennies passent et que le monstre Hollywood maintient sa mainmise en dépit des Cassandre/Spielberg, Last Action Hero gagne en ampleur dans sa place unique au sein de l’histoire de...

le 10 oct. 2015

128 j'aime

11

Last Action Hero
zombiraptor
9

On fait pas Hamlet sans casser des œufs

Les festivités s’ouvrent sur une bonne grosse situation de merde comme on en raffole. Les voitures de police empilées les unes sur les autres, les éclats de lumières bleutées et rougies des...

le 22 févr. 2015

123 j'aime

27

Last Action Hero
Gand-Alf
9

De l'autre côté du miroir.

Sortie en même temps que le ras de marée "Jurassic Park" à une époque où le public commençait déjà à se fatiguer des héros bodybuildés, "Last Action Hero" fut un flop à sa sortie et resta incompris...

le 17 oct. 2014

59 j'aime

3

Du même critique

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

30 j'aime

5

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

30 j'aime

4

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

27 j'aime

6