"Lady bird" a la patine de ces "petits" films semi-autobiographiques traitant de l'enfance ou de l'adolescence dont le cinéma anglo-saxon nous abreuve depuis quelques temps. Il se situe entre un "Submarine" de Richard Ayoade et "Brooklyn village" d'Ira Sachs. Oeuvres assez légères faites de petits riens mais qui provoquent un plaisir non négligeable. Légère étant à prendre sans sens péjoratif, simplement par le fait que ce sont des histoires communes, loin des traumatismes réels vécus par certains on pense alors à "Virgin suicide" ou encore "Mysterious skin".
Christine alias Lady bird, termine sa crise d'adolescence et rêve d'ailleurs, loin de la petite ville de Sacramento, loin de cet univers étriqué où elle ne peut s'exprimer et ne semble pas comprise. Notamment par sa mère avec qui elle entretient des relations plus que houleuses. Ce scénario chrysalide s'inspire de l'enfance de Greta Gerwig et l'on retrouve ici d'ailleurs certaines similitudes avec quelques uns de ses personnages qu'elle a interprété ("Frances Ha", "Maggie a un plan"...) dans cette manière d'être reconnue, de se distinguer, de contourner la réalité, d'aller au devant d'échecs sentimentaux... Elle a trouvé en Saoirse Ronan, l'interprète idéale. Déjà dans "Brooklyn" elle faisait preuve de beaucoup maturité dans son jeu, là elle s'épanouit totalement et c'est pour cela que le film fonctionne si bien. Son numéro de duettiste avec Laurie Metcalf est crédible, et les autres acteurs Tracy Letts, Lucas Hedges ou encore Beanie Feldstein sont au diapason.
Toutefois, on se demande quand même si l'action située en 2002 est cohérente avec l'ensemble. Car il y a un petit côté suranné du film qui ferait plutôt pencher pour les années 80 voir moins même pour une ville où le temps semble s'être arrêté. S'il n'y avait pas une référence au 11 septembre, on pourrait douter...
Mais cela n'empêche aucunement d'apprécier ce film sensible et plutôt bien construit dont on pouvait attendre un peu plus d'extravagance.