Niaiseux et honteux.

D'abord, l'avis de Simone Veil, déportée à 16 ans, juste après avoir passé le baccalauréat, qui apprit qu'elle avait été reçue à son retour de déportation :
"Je n'ai pas aimé La vie est belle, de Roberto Benigni, avec ce happy end ridicule sur lequel se clôt le film. Je le dis dans mon livre : aucun enfant ne s'est jamais retrouvé dans un camp au côté de son père, et aucun déporté n'a vécu une libération semblable à celle présentée dans le film."
Simone Veil , sa mère et sa sœur Madeleine sont déportées à Auschwitz-Birkenau . Leur mère y meurt du typhus, juste avant la marche forcée et la " libération " .
Sa sœur Denise passe à Ravensbrück, puis entre dans la Résistance .
Son père et son frère, Jean furent déportés en Lituanie et ne revinrent jamais .

Alors, les enfants déportés avec leurs parents ...

Si la première partie du film est très relativement réussie, sans atteindre le génie des comédies italiennes de la grande époque, tant s'en faut, n'est pas Risi ou Germi qui veut, la seconde est imbuvable .
Benigni transforme, ici, un camp de concentration en terrain de jeux, fait des niches aux nazis, sautille , gesticule, rêve sur son châlit, ricane, grimace, peinturlure tout en couleurs de layette et tout finit bien .
Il fait du Benigni, pour résumer.
Si son personnage de ludion est passable dans d'autres films, il est, ici, complètement insupportable .
Faut-il voir du courage là-dedans ? Je trouve ce film insipide et révoltant , à la limite du négationnisme .
Un enfant dans un camp ? Son sort était réglé en deux heures. À moins qu'il ne soit sélectionné pour des expériences médicales , ou sauvé par des adultes , mais certes pas sur un air de mauvaise opérette.