Bill Cousteau, raconte moi une histoire !

Demain le messie arrive, le nouveau Wes Anderson, film que j'attends le plus cette année et qui me hante chaque jour un peu plus en contemplant les différentes affiches.
L'occasion de me replonger dans mon petit préféré du réalisateur et de lui consacrer quelques lignes.

The Life Aquatic with Steve Zissou, c'est en réalité tout ce que j'aime dans le cinéma, une narration déstructurée enveloppée dans une trame loufoque dans laquelle s'enchaînent des dialogues sans queue ni tête et qui au fur et mesure du récit parvient à nous happer dans son univers totalement barrée.
L'atmosphère faussement naïve et enfantine laisse apparaitre une histoire plus profonde qu'il n'y parait et qui se laisse découvrir à travers le regard de ses protagonistes. On découvrira en effet une pléiade de personnages dysfonctionnels avec une tare ingrate mais qui se révèleront au final terriblement attachants. D'un William Defoe en mini short en mal d'affection, en passant par un Jeff Goldblum faisant preuve de beaucoup de second degré au look improbable, à une Cate Blanchett enceinte et névrosée, un Owen Wilson touchant dans sa maladresse jusqu'à un Bill Murray monumental qui arrive à trouver la nuance dans son jeu entre l'assurance mal placée, tout en étant totalement perdu, ne donnant jamais l'impression de savoir ce qu'il fait.

The Life Aquatic with Steve Zissou, c'est aussi une mise en scène inventive et hypnotisante du petit prodige Wes Anderson qui fait parler tout son talent et laisse apparaitre comme à chaque fois une sensibilité artistique propre et fascinante à la fois. En témoigne le changement de ton d'une scène à l'autre qui fait basculer le film dans une ambiance radicalement différente, en découle des plans absolument somptueux proche d'une œuvre d'art, un tableau aux couleurs vives et chaleureuses qui explose les rétines lors des prises de vues sous-marine notamment.

The Life Aquatic with Steve Zissou est une petite perle comme on aimerait en voir bien plus souvent, pourvu d'une esthétique sublime, comédie à part qui mise sur un humour particulier et la nonchalance d'un Bill Murray hilarant sans avoir besoin d'en faire trop. Baigné dans du Bowie à la guitare, oui oui, Fucking David Bowie, c'est une ode au lyrisme et à la poésie qui dans son fond et sa forme offre un grand moment de cinéma.

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61
7

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