La Traversée de Paris par Eric31

La Traversée de Paris est une excellente comédie noire sur l'occupation réalisé par Claude Autant-Lara, coécrite par Jean Aurenche et Pierre Bost, adapté de la nouvelle éponyme de Marcel Aymé parue dans le recueil le Vin de Paris... qui met en scéne Jean Gabin (excellent) qui joue Grandgil, un artiste peintre qui va suivre par curiosité Marcel Martin (joué par Bourvil... role initialement prévu pour Bernard Blier) un chauffeur de taxi au chômage qui s'est reconverti au marché noir... lequel doit transporter quatre valises contenant un cochon découpé qui appartient a un certain Jambier (excellent Louis De Funès) un épicier qui habite au 45 rue Poliveau a Paris en 1942... Valises qui doivent être livrer a Marchandot (joué par Robert Arnoux), le boucher charcutier de la rue Lepic...
Considéré par une certaine critique (car le film a été détesté par une certaine élite de cinéphile de Gauches (sauf curieusement par François Truffaut qui en a fait une bonne critique) et par moi même... comme Le meilleur film sur l'occupation... Pourquoi ???
Parce qu'il est le premier long métrage a montré le Francais tel qu'il était a cette periode très trouble et fascinante... La collaboration Passive... la pire celle du Français moyen... comme par exemple les patrons du bistro esclavagistes (joués par Jean Dunot et Georgette Anys) qui profite d'une jeune juive comme bonne a tout faire ... ceux que Jean Gabin appelle « Salauds de pauvres ! ... Non mais regarde-moi le mignon là, avec sa face d’alcoolique et sa viande grise… Avec du mou partout ; du mou, du mou, l’a que du mou ! Mais tu vas pas changer de gueule un jour toi, non ? Et l’autre là, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux, trois mentons, les nichons qui dévalent sur la brioche… Cinquante ans chacun, cent ans pour le lot, cent ans de connerie ! Mais qu’est ce que vous êtes venus foutre sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ? »...
Mais ce long métrage parle aussi d'une certaine classe sociale... Grandgil est un peintre reconnu issue d'une certaine Bourgeoisie (titre qui le fera relâché par la Gestapo Allemande lors d'une rafle... grace a un commandant allemand (joué par Harald Wolff) issue de cette même bourgeoisie) alors que son compère Martin est un chauffeur de taxi au chômage, (lui sera fait prisonnier...) qui essai de survivre pendant cette période très noire... Voir par ailleurs, la derniere scéne du film qui le démontre très bien... Après la libération, Grandgil qui voyage en premiere classe retrouve sur un quai de la gare de Lyon Martin qui est un porteur de valises....
Enfin bref, un très beau film sur l'occupation comme (très bizarrement) on en refait plus actuellement... Mais c'est aussi le premier grand role dramatique de Monsieur André Bourvil qui était cantonné jusqu’à ce jour a des roles de gentil, parfois un peu bête ou naïf (le choix de l'acteur avait été refusé par l'auteur Marcel Aymé pour cette derniere raison)... qui joue au cotés de deux autres grands acteurs (l'un consacré) Jean Gabin et (l'autre en devenir) Louis De Funès... réalisé par l'un de nos meilleur cinéaste Claude Autant-Lara... qui est très décrié aujourd’hui par une France hypocrite.