Péter sous les étoiles

Je ne sais pas trop comment aborder ce film.
Si je l'avais vu à sa sortie, j'aurais probablement hurlé à la beauferie misogyne, au portrait scandaleux d'une paysannerie imaginaire filmée manifestement par des Parisiens qui méprisent la campagne.
J'aurais crié à l'escroquerie d'un comédien que j'ai hélas toujours trouvé mauvais (et je m'en excuse auprès des admirateurs de Jacques Villeret) et dont le gloussement extra terrestre est une des choses les plus ridicules que j'ai jamais pu écouter.
Quant au concours de pets qui se transforme en signal d'alerte pour soucoupe volante, alors là, c'est évidemment plus sidérant que sidéral.
Mais ça, c'est une autre histoire parce que ce film revu ce soir me donne une impression légèrement différente.
Commençons par les pétomanes. Si on oublie la description de base, on aboutit à une réplique remarquable.
"Eh ben si on peut plus péter sous les étoiles sans faire tomber un martien, il va nous en arriver des pleines brouettes! ". Et là, on a probablement une des phrases clés du film, une des plus émouvantes et drôles à la fois, dites par un De Funès manifestement fatigué, voire malade (il mourra deux ans plus tard) à qui "La Denrée" propose une vie plus longue loin d'un monde qui change, ce qui est probablement une constante à travers les âges.
En fait, ce film m'a parfois agacé, parfois ému. Carmet et De Funès forment un tandem qui fonctionne parce que ce sont de grands professionnels mais qui tournent en rond à force de boire un "chti canon", gag récurrent un peu pénible.
Mais c'est aussi l'histoire d'un amour perdu, d'une deuxième chance aux conséquences prévisibles.
C'est un thème musical particulièrement réussi, des effets spéciaux un peu ridicules et répétitifs, une comédie à l'ancienne curieusement intemporelle. Je parierais bien que c'est à cause de l'émotion qui s'en dégage. Maintenant si vous êtes pétomane, le client est roi ...