A la mort de son père, un grand chef japonais, le cuisinier Masato part à Singapour sur les traces de sa mère.
La saveur des ramen est un drame singapourien d'Eric Khoo de 2018.
Masato qui vient de perdre son père décide de partir à Singapour pour obtenir la recette du bak kut teh, soupe très populaire à Singapour et dont raffolaient ses parents. Arrivé sur place, il retrouve son oncle cuisinier qui lui enseigne son art. Il décide de rencontrer sa grand mère qu'il ne connait pas. Fâchée avec la mère de Masato aujourd'hui décédée, elle le rejette.
J'avais gardé un excellent souvenir du film Les délices de Tokyo en 2015 que j'avais trouvé très émouvant. La saveur des ramen sur un sujet voisin m'a beaucoup moins convaincu.
Le film présente à mon avis 2 écueils et non des moindres.
Le premier problème est que ce film qui dispense de nombreuses images de la cuisine asiatique (Ramen, Bak kut teh...) fait terriblement saliver le spectateur. Confronté au supplice de Tantale*, celui ci voit passer des mets plus succulents les uns que les autres à l'écran sans pouvoir y goûter...
Mais il semblerait que la préoccupation principale d'Eric Khoo n'était pas d'ouvrir l'appétit du public.
L'autre problème du film réside dans un sentimentalisme vraiment pesant. Il s'agit du message principal du réalisateur qui fait un focus sur la rupture entre Singapour, le Chine et le Japon dont l'origine est ici historique.
La grand mère de Masato est d'origine chinoise. Elle a souffert de l'occupation japonaise qui fut particulièrement cruelle (Cf occupation de Nankin). Elle a décidé de "couper les ponts" avec sa fille (la mère de Masato) le jour où celle ci a décidé d'épouser un japonais de passage à Singapour.
Masato aura fort à faire pour la convaincre de "s'adoucir" mais il y parviendra grâce à sa cuisine...
Si le projet de Masato est noble et louable, il n'en demeure pas moins que, cinématographiquement, c'est quand même très "gnan gnan" et complètement artificiel. Cet hymne à la transmission et aux arts culinaires ne m'a pas convaincu en tant que spectateur comme Les délices de Tokyo ou Tel père Tel Fils de Kore eda m'avaient ému.
- Tantale est puni par les Dieux à un supplice éternel. Il est placé au milieu d’un fleuve et sous des arbres fruitiers, mais le cours du fleuve s'assèche quand il se penche pour en boire, et le vent éloigne les branches de l'arbre quand il tend la main pour en attraper les fruits.
Ma note: 5/10