Il n’est sans doute pas de cinéaste de par le monde plus célèbre que Chaplin, ni de film de lui plus fameux que « la ruée vers l’or ».Son art y trouve en effet une expression quasi emblématique.Ici il propose une sorte d’allégorie définitive, où le comique cache mal l’âpre combat quotidien, contre la faim, le froid, la solitude.Le succès de cette « cavalcade des neiges » fut mondiale, et de fait il s’agit d’un admirable tableau des mœurs cannibales qui ont préludés à notre civilisation policée, les hommes s’y changeant en poulets et les pains en danseuses de cancan.C’est l’Odyssée bouffonne de notre temps, dont l’Ulysse est un vanupied, au talent prodigieux de mime, rodé sur les scènes londoniennes, en y ajoutant une dimension de bouffon shakespearien en butte à toutes les avanies, dont il se tire à chaque fois par une pirouette. Admirable et intemporel.