C'est une vraie repompée de l'Homme qui voulut être roi de Huston. Les chansons ne sont pas mémorables. Le scénario est cousu de fil blanc (deux escrocs trouvent la mythique cité d'Eldorado qui les prend pour des dieux, mais combien de temps la supercherie tiendra-t-elle ?). Visuellement, il n'y a rien à faire tomber la mâchoire par terre, et au niveau de la réalisation, c'est... spectaculairement sage (même la chanson sur le fait d'être un dieu, qui essaie un peu le trip sous acide, ne va pas bien loin).
La culture maya n'est pas explorée en profondeurs : sacrifices humains, jeu de balle avec l'anneau en pierre, emballez c'est pesé. Visuellement, à part le golem monstrueux, il n'y a pas de grande trouvaille...
C'est donc un film d'animation assez générique.
MAIS.
Et là, je tiens à le dire, on entre dans du très subjectif.
J'aime beaucoup le schéma narratif des mondes perdus. Le Shangri-La d'Horizons perdus. Ces mondes préservés de l'extérieur, que l'on trouve par un miraculeux passage secret, où la paix règne au point d'avoir envie de laisser de côté sa vie antérieure, jusqu'à ce que la menace du monde extérieure brise le rêve.
J'aime beaucoup l'idée d'un duo de deux escrocs complices, comme dans L'homme qui voulut être roi. Le fait que le duo devienne trio sur la fin finit sur un petit côté Sérénade à trois raffraîchissant. Les deux personnages ont un character design très attachant je trouve. Je ne comprends pas pourquoi le dessin animé n'est pas allé plus loin dans le slap stick.
Bon et sinon le design de Chel et son animation... Je me sens un peu dérouté... Ce personnage est animé avec une sensualité terrible mais j'ai un peu honte de mon male gaze.
La route d'El Dorado ne se hisse certainement pas à la hauteur d'un grand Disney, mais vous l'aurez compris, le film a toute ma sympathie indulgente.