Le clan Jones a fait un long voyage depuis son Texas natal pour venir s'installer dans les verts pâturages du Montana. L'herbe y est dit-on la meilleure du monde et la plus grasse. J.I. "Pop" Jones y a une concession qui court encore pour quelques jours. Si elle venait à ne pas être renouvellée rapidement, elle tomberait alors dans le domaine public et serait ouverte aux enchères. Pop et sa fille Sierra Nevada Jones (nommée du fait qu'il n'est jamais vu ces montagnes) ne sont pas plus pressés que ça et iront le lendemain en ville faire le nécessaire pour pérenniser leur parcelle de terre. Mais ces nouveaux venus, comme tous nouveaux venus dans le Montana, sont mal vus dans l'esprit sournois et l’œil rusé de Tom McCord, principal et plus important éleveur bovin de la région. Ce dernier s'est même associé au terrible chef de guerre Blackfoot Natchakoa pour chasser les intrus de leur terre et récupérer leur titre foncier en échange de têtes de bétails et de fusils.. La famille Jones, comme beaucoup d'autres avant elle, fera les frais de la redoutable association et, du groupe parti du Texas, la fille Jones est la seule qui en sort indemne. Animée du plus profond désir de justice, la survivante rousse s'alliera avec le jeune et très instruit Chef Blackfoot Colorados et le "poor lonesome cowboy" Farrell, un militaire infiltré au sein du clan McCord, pour faire la lumière sur l'ignoble complot.

Toute proportion gardée, Cattle Queen of Montana annonce le futur chef d’œuvre de Nicholas Ray Johnny Guitar qui sortira un an plus tard. Comme dans le métrage de 1955 Il y est question d'une femme forte (carrément tomboy pour le coup, la seule fois où elle enfile une robe c'est pour l’arracher aussitôt et revêtir le jean délavé et la chemise usée du cowboy) qu'on cherche à exproprier de sa terre et à qui vient en aide un mystérieux cowboy solitaire. Malheureusement la comparaison s'arrête là : Stanwyck n'est pas Crawford, Reagan Hayden, Gene Evans Ward Bond et Dwan, avec tout le respect que j'ai pour lui, Nicholas Ray. Là où Hayden sera l'homme fort, tendre, jamais agressif, presque fantomatique, mais toujours au soutien et aux côtés de sa belle, Reagan était celui qui roule des mécaniques et tirait plus vite que son ombre pour secourir la sienne. On sent directement la différence d'enjeu scénaristique. Comme dans Passion sorti la même année, Allan Dwan adopte le point de vue de la neutralité : il n'était ni pour la vengeance personnelle dans Passion ni complétement contre, il n'est ici ni pro, ni anti-indiens. Il y a du moins et du mauvais. Comme chez le "visage pâle".
blig
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le 26 nov. 2014

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