J’aime bien Fuqua, et son style très académique, à l’hollywoodienne, passe partout mais efficace, surtout dans les thrillers d’action. Et je pensais qu’il avait un sujet original sous le bras, mais c’est petit bras. Scénario banal, la même histoire qu’on a déjà rabâchée mille fois. Celle du héros américain qui a tout perdu, et qui a remonté la pente par la seule force de ses muscles. Rocky revisited ? Un peu. Aussi superficiel que Rocky, aussi artificiel qu’un clip de rap, filmé comme tel d’ailleurs, aussi à côté de ses pompes que son casting. Á propos du casting, faudrait que les agences du même nom, arrêtent d’essayer de me faire croire que 50 Cent est un acteur, parce que ça commence à bien faire. Les autres jouent peu, ou pas du tout, mais Jake n’avait pas besoin de ça pour mettre son jeu en valeur.


Le seul qui joue c’est Jake Gyllenhaal, et ça dessert clairement le film. Le film est trop fait pour ça. Nous montrer une performance d’acteur niveau actors studio, avec la transformation physique qui s’impose, et des combats réalistes, pour ne pas dire hyper-violents. Jake tout en muscles, méconnaissable, un vrai animal de foire, qui fonce tête baissé dans les emmerdes, un vrai boxeur de cinéma. Je tique un peu, à cause de toute cette guimauve qui me coule dessus. Un soap opera avec la boxe en toile de fond, Fuqua à son moins bon.


C’est filmé façon MTV, sans profondeur de champ, une image plate et glacée, très cliché TV. Lisse, d’une propreté clinique, vidée psychologiquement. Le parcours christique du boxeur est appuyé à gros traits, (il saigne, tout le temps, en sang comme un martyr), il perd femme, fille, le juge le condamne, son manager le trahit, etc, etc. C’est un peu lourd du chapeau tout ça. Et soudain, sa fille revient, le manager revient, le juge change d’avis, tout le monde se réconcilie de façon inexplicable. SOAP. Aucun effort pour dévelloper; la chute de l’ange, juste du pur premier degré de circonstance.


Et soudain apparaît un second acteur dans le film. Forest Whitaker, qui va faire le gourou, le père spirituel de substitution, le vieux sage. Un film avec deux acteurs seulement, c’est peu. Les autres sont sacrifiés, (pauvre Naomi Harris), sur l’autel de l’efficacité au pays de la seconde chance. Et c’est reparti dans le mélo. La confrontation Gyllenhaal/Whitaker, elle est avortée au profit d’une respectueuse camaraderie, et le boxeur continue son parcours du combattant. Le gourou ancien boxeur, alcoolique, lui aussi porte une grosse croix; et il y a un petit garçon maltraité par ses parents. Guimauve....Le boxeur lui, il est touché par la grâce, et devient « cool » au contact des enfants, etc. etc.


La mièvrerie est inversement proportionnelle à la violence des combats, où le sang gicle au ralenti (Scorsese pour les nuls ?). Mais ce film a trop peu d’histoire à raconter pour supporter toute cette violence. Trop manichéen pour intéresser, trop brutal pour impressionner. On se résout à accepter un divertissement kleenex, alors qu’on aurait aimé du cinéma. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la puissante prestation de Gly, n’est pas à mettre en cause, c’est le réalisateur qui n’a pas été à la hauteur. Sauf les séquences d’entraînement, très « réalistes », le reste ne m’a pas convaincu pas du tout. On devine l’épilogue dès l’assassinat de la femme du boxeur, tant c’est classique. L'histoire du héros sans peur, sans cervelle, mais qui va de l’avant. Rocky?
Quand à l’épilogue, il est affligeant. Avis aux amateurs, et aux fans de Rocky (encore). Film sur un boxeur, qui ne m’apprend pas grand-chose sur le monde de la boxe.

Angie_Eklespri
4
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le 17 févr. 2016

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Angie_Eklespri

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