Boarf. "Southpaw", c'est une peu comme "The fighter", un film mou à oscar. Il est loin le temps des "Rocky", avec une vraie narration, des enjeux ; les films de Sly étaient simples, assumés pour ce qu'ils étaient avec une touche de sincérité. Ici, je n'ai même pas compris ce que l'auteur essayait de raconter, je n'ai pas compris le lien entre cette petite fille et ce boxeur qui se remet dans le droit chemin du combattant (enfin, si, j'ai compris le lien narratif, mais au fond ça ne veut rien dire, c'est factice au contraire de tout ce que Adrian pouvait représenter pour Rocky).


Le scénario est donc assez pauvre. Peu de conflits en fait. Le personnage chute, puis tente de se racheter. Mais ce parcours est bien trop simple car les embûches trop peu nombreuses. C'est d'autant plus frustrant que le personnage ravale assez soudainement sa rage (trop facile) et que cette rage était justement ce qui alimentait la tension de la première demi-heure. Le dernier combat est donc d'une mollesse quasi nanardesque. Les personnage sont assez pauvrement écrits, n'ayant que peu de motivations, peu de convictions ; il leur manque un trait de caractère à exploiter, ils sont vides. Les facilités narratives sont nombreuses et l'arc tournant autour du père te de la fille n'a aucune saveur parce que n'est jamais réellement exploité. En fait, on dirait que l'auteur ne s'y connaît ni en relation familial ni en combat de boxe. C'est un peu triste de voir de tels sujets bâclés.


La mise en scène comporte quelques jolis moments mais n'est pas exempt de défauts ; le découpage rend parfois la lecture des combats difficiles (on est loin de la simplicité plastique et pourtant ô combien efficace d'un "Rocky" mais aussi d'un "The Set-Up"). Les scènes plus calmes sont mieux réalisées, du moins quand le réalisateur semble s'intéresser à ce qu'il raconte, ce qui n'est forcément pas tout le temps le cas vu le nombre de scènes peu intéressantes (au hasard,n le moment où notre héros donne les montres ; c'est pourtant un moment important du film qui servira plus tard mais dont l'auteur n'a cure, tout comme du traitement de ces personnages secondaires dont un seul reviendra fantômatiquement dans la seconde partie du film). Les acteurs sont bons, enfin en tous cas le petit Jake et quelques gangstas. Parce que Forest en fait quand même un peu trop et est peu crédible en coach déchu. La petite fille aussi ne m'a pas paru être idéale : elle joue mieux que beaucoup de gosses, donc on s'en contentera, mais elle m'a semblé à côté de la plaque. Mais pour en revenir à Jake, il est assez impressionnant ; il a tout de même bien foutu son corps en l'air, j'espère qu'il parviendra à faire fondre ses muscles, parce que ses abdos, vraiment, ils sont bien moches, un peu comme certains bodybuilders, avec des muscles trop saillants et pas symétriques.C'est d'autant plus bizarre qu'il a gardé des bras plutôt fins.


Il reste quand même quelques petits moments sympas dans ce film. Je pense surtout à la sésquence d'entraînement, du moins le début. C'est un peu mou, c'est vrai, mais c'est sans doute le seul moment où j'ai ressenti un réel échange entre les deux personnages, peut-être parce qu'il y avait moins de dialogues un peu trop lourds de sens.


Bref, "Southpaw" est un film de boxe franchement peu intéressant, que ce soit au niveau de la narration, de l'action, de la mise en scène, mais ça se regarde malgré tout parce que de temps en temps y a un petit moment qui fait plaisir.

Fatpooper
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le 4 sept. 2015

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