Forest Whitaker, ce héros

Tu veux pas te faire spoiler ? Sinon quoi, tu vas chialer ? Et ben retourne voir tes mails.

Rarement dans une salle de ciné, mon avis a autant varié sur la qualité d'un film. Beaucoup de choses à dire mais je dois d'abord tout remémorer, parce que là on s'attaque à des montagnes russes.

La première partie est bien cliché, mal filmée, on n'est pas du tout immergé dans le combat, on ne ressent pas l'intensité des coups, que ce soit par nos yeux ou par nos oreilles : on est très extérieur en tant que spectateur.

La scène de la mort de Maureen est sacrément cliché, mal jouée et beaucoup trop longue. Ça chuchote "Tu veux rentrer ?" "Tout va bien se passer" "Reste avec moi". En plus personne ne bouge son cul pour sauver cette pauvre femme dont on sait le destin scellé, après qu'un homme dont on ne connaîtra jamais l'identité (moi je m'en foutais d'ailleurs, contrairement à mes deux amis qui m'ont accompagné) lui ait tiré une balle dans le torse.

Les acteurs sont limite mauvais dans cette première partie, même Jake Gyllenhaal qui est selon moi un des meilleurs de sa génération. Mais on peut concevoir que leur jeu souffre de la mauvaise qualité des dialogues.

J'ai alors soupçonné le réalisateur (Antoine Fuqua) d'avoir fait exprès de nous pondre une première partie dégueulasse pour nous surprendre ensuite, et merde, une fois la séance terminée je n'ai toujours pas de réponse !
Parce que le film est tout le long une succession entre clichés et idées originales efficaces.
Je vais pas citer ce qui est cliché VS ce qui ne l'est pas, parce que j'ai autre chose à faire.

Néanmoins, ce que je sais, c'est qu'une fois que Forest Whitaker apparaît à l'image, ce film prend une dimension beaucoup plus grande, comme si en donnant la réplique à Jake Gyllenhaal, il le rendait meilleur. C'est même à partir de ce moment que l'actrice qui joue la fille de Billy devient bien meilleure. Et heureusement, parce que ce personnage de petite fille devient adolescent et beaucoup plus complexe dès la mort de sa mère, et elle le porte ! AVEC SES COUILLES !

Et cette scène de combat finale est épique. C'est là que le film nous surprend, dans le sens où ce combat est très bien filmée, malgré le fait que l'introduction dans le Caesars Palace donne tellement l'adversaire de Billy gagnant, qu'on sait que Billy va bien leur clouer le bec, parce qu'il est là pour ça. Une fois engagé dans le combat, on n'en sort pas. On est totalement immergé, Jake et surtout Forest sont excellents.
A priori, j'aurais préféré que le combat s'arrête juste avant qu'on connaisse la délibération du jury. Après tout, les spectateurs savaient que rien qu'avec ce coup fatal, il avait obtenu sa victoire, sa vengeance, sa rédemption, qu'il était enfin prêt à vivre avec sa fille. Mais ce nouveau départ est ensuite si bien illustré dans les derniers plans que ce film m'a encore surpris.

Voilà, pour résumer, La Rage au ventre est un titre bien mal trouvé.
Mais c'est surtout un film qui m'a surpris, tant agréablement que désagréablement, parce qu'il oscille entre de superbes idées et des clichés. Et surtout, je n'explique pas comment un film aussi contrasté a été fait, à moins que certaines scènes aient été clairement faites par les producteurs, d'autres par le réalisateur.

A moins que ce ne soit que le réalisateur, et que son intention soit de m'emmerder.