Il suffit parfois d'un acteur pour scotcher le spectateur pendant 2 heures....
Ainsi, Southpaw repose presque uniquement sur les épaules de l'immense Jake Gyllenhaal , acteur protéiforme qui à l'instar d'un Tom Hardy ou d'un De Niro, s'investit corps et âme dans son personnage. Bestial, halluciné, bouleversant....nombreux sont les qualificatifs pour évoquer sa performance. Antoine Fuqua ne s'y trompe et sa caméra reste sans arrêt collée aux basques de son formidable interprète qui fait oublier les nombreux défauts du métrage.


Car abstraction faite de sa tête d'affiche, Southpaw n'a rien d'exceptionnel, entre une réalisation appliquée mais sans génie (comme d'hab avec Fuqua) et un script efficace mais qui enquille tous les clichés inhérents à ce type de récit : coach alcoolique, training montage galvanisant, quête de rédemption, etc. Si le tout fonctionne c'est grâce à la plume de l'excellent Kurt Sutter, Showrunner et scénariste de la série Sons Of Anarchy dont on retrouve ici les thématiques fétiches comme la famille et plus spécifiquement la paternité. De plus, comme dans SOA, la vision parfois outrancière et caricaturale de l'auteur est compensée par des éléments narratifs d'une finesse surprenante qui viennent donner de la profondeur aux personnages. Ainsi, en filigrane de la figure de l'american hero sur le retour, Sutter dresse le portrait d'un type immature qui n'est rien sans femme (c'est elle qui faisait les projets pour nous, dit-il à sa fille) et qui à travers son combat va devenir un homme et un père. Dommage que tous les personnages ne bénéficient pas de ce traitement d'autant qu'il sont campés par des comédiens chevronnés : Forest Withaker, Rachel McAdams et 50 cent (non je déconne !).


A l'arrivée, on se dit qu'avec un réalisateur un peu plus talentueux (no offense, j'aime beaucoup les films d'Antoine Fuqua mais ce gars n'est rien de plus qu'un solide artisan) et un scénario moins balisé, Southpaw aurait pu permettre à Gyllenhaal de rafler l'oscar du meilleur acteur. Reste une péloche sympathique qui à défaut d'être transcendante confirme que le sous genre du film de boxe accouche souvent de bons films.

Diego290288
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le 24 juil. 2015

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