Réalisé par Antoine Fuqua, La Rage au Ventre (Southpaw en VO) est un film de boxe assez classique dans sa progression. Il y est effectivement question de gloire, de sang, de chute, de reconquête et de rédemption. Bref, rien de bien nouveau à l’horizon. A ceci près toutefois que, plus que dans les affrontements nerveux et violents qu’il propose, tout l’intérêt du long-métrage réside ici dans la superbe relation père/fille qui s’installe entre les deux personnages. Une relation aussi intense que conflictuelle, qui donne lieu à de nombreuses scènes particulièrement émouvantes. En témoigne, par exemple, la séquence poignante qui voit Billy faire face à la colère de Leila lorsqu’il lui rend visite dans le foyer où elle loge depuis la mort de sa femme. Le scénario n’évite certainement pas les clichés, et flirte parfois avec le pathos, mais l’émotion n’en demeure pas moins toujours sincère et réaliste. C’est d’ailleurs un sentiment que l’on peut étendre à l’ensemble du film puisque si celui-ci se révèle souvent convenu et caricatural, il se dégage tout de même des personnages une authenticité qui fait plaisir à voir.


Une authenticité qui doit évidemment beaucoup à l’interprétation des acteurs. A commencer par Jake Gyllenhaal qui livre une nouvelle fois une performance impressionnante. Après Prisoners, Enemy et Night Call, l’acteur continue sur sa lancée avec un nouveau rôle exigeant autant sur le plan physique que dramatique. Totalement habité par le personnage, il parvient à lui conférer des fêlures qui contrastent nettement avec la puissance qu’il dégage. A ses côtés, Rachel McAdams, plus somptueuse que jamais, fait une apparition courte mais remarquée tant sa présence influe sur le héros. Elle est effectivement la pièce maîtresse de sa vie de famille et de boxeur. Forest Whitaker, ensuite, nous rappelle qu’il n’a rien perdu de son talent et qu’il suffit juste d’un bon encadrement pour qu’il puisse le délivrer. Quant à la jeune Oona Laurence, elle s’avère plutôt convaincante et nous offre, avec Jake Gyllenhaal, quelques-unes des plus belles scènes du film. Enfin, la réalisation d’Antoine Fuqua est extrêmement dynamique et, combinée à la BO nerveuse du regretté James Horner, magnifie littéralement l’histoire et les acteurs.


En définitive, La Rage au Ventre s’impose donc comme un drame d’action, certes convenu, mais terriblement efficace. Porté par un Jake Gyllenhaal impressionnant (dans tous les sens du terme), le film nous prend aux tripes dès les premières minutes. Et s’il ne nous met pas véritablement KO, comme ont pu le faire avant lui des longs-métrages comme Rocky, Fighter ou même Warrior, il nous fait tout de même franchement vaciller. A voir !


https://cinerama7art.com/2015/07/23/critique-la-rage-au-ventre/

Wolvy128
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le 23 juil. 2015

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