Southpaw est le genre de film qui n'invente rien, sans grosses prises de risques ou encore en sortant des sentiers battus. Film de boxe classique avec une descente en enfer, un entrainement de spartiate et un retour pour un combat final signe de rédemption du personnage. Ce schéma ultra classique se retrouve aussi bien dans Rocky ou encore Million Dollar Baby. On peut se dire que c'est donc un énième film de boxe sans grande ambition et avec un manque de créativité.
Mais il n'en est rien pour moi.


Billy Hope, boxeur de 43 ans au sommet de sa gloire, marié à la sublime Maureen (Rachel McAdams) et père de famille voit tout son monde s'effondre du jour au lendemain. Boxeur violent, arrogeant et compulsif, le seul moyen de remettre de l'ordre dans sa vie est un retour sur le ring différent, responsable et professionnel.



Quand la bête est domptée



Rachel McAdams dans le rôle de la femme de Bobby est pour moi l'un des personnages majeurs du film. Sa mort entrainera chez Billy la perte de l'être aimé mais aussi d'un cadre, d'une dompteuse.
Elle est celle qui le calme dans ses excès de folie, de violence et parvient toujours a amadouer la bête qu'est Jake Gyllenhaal dans le film. Son rôle est bien plus grand que celui de simple épouse et offre au film une profondeur dès la première demi heure du film. On voit à différents moments Billy péter un plomb ou dans un excès de colère, mais elle est là, toujours là.



Fight Call



La transformation de Jake Gyllenhaal pour le film en dehors d'être impressionnante, l'est d'autant plus qu'elle opère après Night Crawler où il avait perdu beaucoup de poids. Mais une transformation physique seule ne suffit pas à donner au personnage de la crédibilité. Ici, le personnage est une sorte de condensé de violence et haine. Arrogant, un peu bête et surtout brisé physiquement et mentalement, Gyllenhaal arrive a insuffler a son personnage tous ces éléments en gardant un côté touchant. Une personnalité à vif.
Après l'évènement tragique touchant sa femme, Billy perd ses repères, son cadre qui le tenait et la haine est plus forte que jamais. Près à tout, cette rage au ventre va lui valoir la perte de sa fille.
Le coup de maître dans la performance de Gyllenhaal opère dès cet instant. Le début du film nous montre un acteur puissant, musclé et violent. Mais dans sa rédemption pour récupérer sa fille, un nouveau jeu d'acteur va opérer et sera clairement touchant. Sa femme n'étant plus là pour le calmer, il va devoir apprendre a contrôler sa rage.



Un combat final dantesque



Les 3 combats du film sont très propres dans leurs réalisation. Depuis Rocky, je suis toujours déçu des combats dans les films de boxe ou à la main. Rocky débordait de puissance dans ses coups, ses mouvements, dynamique, violent, on ressentait le choque à chaque coup. Depuis je trouvais souvenues combats dans les différents film de boxe ou non bien trop mou, avec un manque de réalisme.
Dans Southpaw, la violence est de mise et les combats impressionnants. Avec des nouveautés comme un film a la go pro sur la tête du boxeur, on se sent envahi par le combat, comme si nous étions au beau milieu. Le sang coule, les visages se déforment, les muscles se contractent et le bruit sourd des impacts. Billy dans son coin, le regard haineux avec son oeil gauche remplit de sang... Une vraie claque.



En conclusion



Outre quelques passages un peu long, des phrases moralisatrices et des grands discours, Southpaw remplit tous les critères d'un très grand film de boxe et d'un bon film tout court. Porté par son trio d'acteur remarquable, une bande son franchement cool d'Eminem et quelques scènes transpirants la virilité (entraînement avec masque a oxygène, combat avec la musique et McAdams en culotte), le film est pour moi une réussite.
Touchant et fort à la fois, on veut juste monter sur le ring lors du combat final pour aider Billy Hope.


J'ai vu le film en VF, autant dire que j'ai qu'une hâte, le voir en VO.

Provehito
8
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le 2 août 2015

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Provehito

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