Après avoir réussi à lancer une saga reprenant les origines de La Planète des Singes, puis sachant la continuer, nous voilà maintenant avec la conclusion, où l'on va normalement se rapprocher de la situation entrevue par Pierre Boulle dans son livre de 1963.


Toujours avec Matt Reeves derrière la caméra, Suprématie ne met guère de temps à rentrer dans le vif du sujet et on se retrouve immergé dans ce conflit connaissant toujours de nouveaux rebondissements. Le cinéaste américain s'appuie sur un scénario finalement assez simple mais efficace, qu'il parvient régulièrement à sublimer en mettant en place une ambiance forte, de vengeance, prenante, parfois chaotique mais intense dans de nombreux moments importants.


C'est là que l'oeuvre dévoile toute sa force, dans l'immersion et l'intensité proposées, on a l'impression de vivre les événements et de se retrouver au milieu de ce conflit, tandis que les personnages restent intéressants et même passionnants, notamment du côté des primates. Matt Reeves soigne leur évolution et il ne commet que peu de fausses notes de ce point de vue-là, tandis qu'on pourra aussi apprécier la façon dont il oppose la nature et les militaires, accentuant l'animalité de l'homme et l'humanisation des singes.


Néanmoins, tout n'est pas parfait, à commencer par certains moments un peu trop appuyés, notamment dans la dramatisation de certains enjeux alors que Reeves sait aussi parfois se montrer habile dans d'autres aspects (notamment la façon dont il va se rapprocher du film original). De même que la dernière partie tendant vers La Grande Evasion manque d'une vraie et inoubliable dimension, bien que ça reste tout de même efficace.


C'est dommage sans non plus être préjudiciable, et on pourra tout de même apprécier le savoir-faire de Matt Reeves, à l'image de quelques séquences (et plans) mémorables et ce dès l'introduction. On pourra aussi savourer la reconstitution ainsi que l'aspect technique, toujours plus développée et bien utilisée, notamment pour accentuer la subtilité des gestuelles et expressions des singes, alors qu'Andy Serkis arrive à accentuer la gravité et les dilemmes de son personnage.


Matt Reeves signe avec Suprématie une belle et réussie conclusion pour une cohérente trilogie qui l'est tout autant, et on pourra facilement oublier ses quelques failles pour s'y immerger et suivre un affrontement mémorable.

Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes Années 2010 au cinéma, Voyage au cœur de la science-fiction, 2017 dans les salles obscures et Les meilleurs films de 2017

Créée

le 4 août 2017

Critique lue 2.5K fois

49 j'aime

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 2.5K fois

49

D'autres avis sur La Planète des singes - Suprématie

La Planète des singes - Suprématie
Nez-Casse
9

We are the beginning ! And the end !

Wow. Et bien, je ne m'attendais pas à ça du tout à vrai dire. Tous les retours que j'avais eu du film étaient très bons, et à en voir les notes de mes éclaireurs, le film ne pouvait qu'être super. Je...

le 21 juin 2023

65 j'aime

10

La Planète des singes - Suprématie
Rcan
9

La Planète des singes : L'apothéose

Ultime volet de cette superbe trilogie, "Suprématie" met à mal bons nombres de blockbusters. Les 2 précédents films étaient déjà de très belles réussites malgré des défauts évidents, mais ce dernier...

Par

le 16 juil. 2017

51 j'aime

5

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

155 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34