Comme chez les humains, l’union fait la force chez les singes.

Avec les défauts évidents et le scénario de mauvaise qualité, la version de Tim Burton n'a pas été reçu par le public à bras ouverts, les résultats n'ont pas donné satisfaction aux producteurs, pas assez pour les encourager à continuer dans la même direction. C'en était terminé pour de bon. Du coup ! S’il fallait mettre de nouveau en action des singes humanoïdes et d'une intelligence avancée dans des nouvelles aventures cinématographiques, il fallait donc faire table rase et partir sur de nouvelles bases. C’est ainsi que les studios 20th Century Fox ont adopté la stratégie suivante : Dévoiler visuellement un traitement alarmant des singes dans un laboratoire et développer une vision inconcevable d’une révolution de primates impardonnable.


En partant de cette nouvelle idée scénaristique fort prometteuse, les producteurs se sont lancés dans le projet de relancer une nouvelle franchise en partant sur un reboot, et non sur un prequel comme le titre nous laisse à penser. On oublie le super voyage spatial et les voyages dans le temps tordus des précédentes productions, on part sur un point plus réaliste, plus clair et plus précis que celui des autres productions, celui des essais pharmaceutiques des singes dans les laboratoires. Personnellement, je trouve l’idée excellente et intéressante, surtout que très peu de films de science-fiction traitent un sujet avec autant d’humanité et de réalisme comme celui celui-ci.


Curieusement, les producteurs ont pris la décision d’engager un réalisateur méconnu comme Rupert Wyatt, un artiste qui s’est fait repérer suite à la sortie de sa deuxième production très bien vue lors d’un festival de cinéma indépendant américain. Un débutant aux commandes d'une nouvelle franchise aussi particulière à traiter comme La planète des singes ? C'était un peu risqué et pas très malin de la part des producteurs de confier à un inexpérimenté de blockbusters un projet comme celui-ci mais finalement, le résultat est bien plus ce que j'espérais. Le metteur en scène a une certaine notion temporelle et cinématographique qui colle très bien à l’évolution des singes dans leur environnement contraignant. La mise en scène est parfaite pour enchaîner les étapes d’un changement de comportement et d'un désir irrésistible de révolution chez les singes.


Une tension constante se fait ressentir très sensiblement, la situation devient de plus en plus incontrôlable à gérer et un côté humain s’installe progressivement pendant le visionnage. Ces sentiments se font ressentir sans la moindre difficulté par un casting interprétant leurs rôles à la perfection. James Franco est un acteur qui m’a bien surpris dans son rôle de scientifique très à cheval sur les principes de son travail. John Lithgow est particulièrement touchant dans la peau d’un père touché par la maladie d'Alzheimer. Tom Felton campe, avec excellence, un rôle de sale employé antipathique d’un refuge animalier.


Andy Serkis, le plus chevronné des acteurs dans l'art d'interprétation de rôle en images de synthèse, est un artiste qui sait comment agir et animer des êtres autres que des humains avec une aisance absolument remarquable. Après avoir campé King Kong dans la version de Peter Jackson, jouer le rôle d’un singe n’a pas dû être une tâche complexe à réaliser pour ce professionnel hors pair. Le casting est sans aucun doute l’atour majeur de ce blockbuster dévoilant un changement animalier loin d’être négligeable. Le scénario est écrit d’une manière très judicieuse pour développer une idée brillante sur les relations incertaines entre les singes et les humains.


On ajoute comme sauce d’accompagnement des effets spéciaux peaufinés et efficaces, sans omettre des décors urbains permettant aux singes de montrer leur supériorité et leur organisation précise, au point de foutre un bordel impensable dans les rues de San Francisco. Un premier film d'une nouvelle franchise qui rattrape bien l’échec de la version de Tim Burton, c’est bien parti pour faire revivre une aventure qui va nous faire réfléchir, comme c’était le cas pour le tout premier film de La planète des singes. 8/10



César est à la maison !


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