Bon, ça sent un peu moins la sodomie que celui de Burton et l'amateur peut un minimum s'y retrouver avec un nombre non négligeable de clins d'oeil aux films originaux, et pas seulement celui de 68 mais aussi "La conquête de la planète des singes", la séquelle 70's qui valait vraiment le coup et qui racontait, je vous le donne en mille, la révolte des singes contre les humains. Néanmoins, on est encore très loin de ce petit bijou de réflexion sociétale et de pur chaos révolutionnaire.

La seule, surexploitée depuis des lustres mais logique, idée du médicament génétique super neuro-boostant ne suffit pas à tenir les premiers trois quarts du film au dessus du blockbuster de base. Pire, comme prévu les rôles humains sont tous calamiteux sans exception, James Franco et le blondinet en tête. Tout est linéaire, hautement prévisible et raccommodé au lasso sans justification supplémentaire.

Heureusement les singes sont pas mal et la partie finale le confirme. Il y a plein de petites idées qui caressent l'amateur dans le sens du poil, notamment pour celui qui regrettait un peu que les singes soient encore des humains maquillés du temps de leur première prise de pouvoir. Grâce à Weta, ils ont l'air de vrais singes humanisés, et comme dans les films originaux, l'Orang-outan est naturellement le plus intelligent, le gorille fait office de soldat de première ligne, le chimpanzé est le leader et l'union fait la force. Pour ce qui est des clins d'oeil, le langage des signes est utilisé, le jet d'eau est une punition prisée, le cheval est ton ami, les laisses sont signe d'esclavage, Cornélia rappelle Cornelius (très vite fait), Bright eyes, le nom de Charlton Heston, devient le nom de la mère de César, etc. De ce côté là, c'est sympa un minimum.

Il reste tout de même un goût final désagréable de vaseline. Car que se sera-t-il passé dans ce film en tout et pour tout ? Pas grand chose, mieux, rien de nouveau, et plus encore, rien tout court. César sort de sa cage et traverse le pont avec ses potes... Wow. C'est quand même beaucoup moins inventif et porteur que ce que proposait "La conquête...". Weta propose du bon gros sfx pour gonfler tout ça, mais là encore, rien d'original sorti du travelling circulaire bouffi et de la pose King Kong en veux-tu en voilà... Mieux vaut ne pas être trop difficile pour apprécier le spectacle.

César, bien que constamment vu comme un être virtuel et non comme un animal de chair et de sang, a une bonne gueule malgré tout (merci Andy) et ses potes primates ne sont pas en reste. Je me suis pris à rêver un instant de "La conquête..." avec de tels sfx... La moyenne pour César.

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le 12 août 2011

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drélium

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