Singer: refaire, reproduire un geste, une attitude.

Dès la première scène, nous savons à quoi nous en tenir.
Un jeune scientifique décide de présenter les résultats de 5 ans d'étude sur un caprice (une expérience qui marche pour la première fois), sans aucune vérification, au mépris de toutes les lois basiques du monde de la recherche. Son patron, forcément âpre au gain fonce avec lui. Évidemment, au même moment, la cible de cette recherche (un singe, donc) décide de partir en vrille et, par un concours de circonstance astronomique, vient mourir dans la salle même ou le jeune scientifique présente le fruit de ses recherches.
C'est immédiatement grotesque, le film sera donc à ranger dans la catégorie daube. Reste à savoir si elle sera inoffensive (auquel cas 4-5) ou nocive (plutôt 2-3).

En fait toute la suite est plutôt à l'avenant.
Les facilités du scénario sont légions (le père atteint d'Alzheimer, pratique quand le héros a juste besoin de faire des testes humains non déclarés / la vétérinaire du coin qui se révèle être une bombasse atomique prête à plonger dans le lit du héros / le singe-héro qui ne veut pas tuer et parvient à le faire savoir à ses congénères / les singes ne traversant les vitres que quand ils sont pas contents, toutes les cinq minutes une incohérence majeure, je peux envoyer une liste en privé sur simple demande...), l'image de synthèse parvient à être à la fois très réussie et totalement fausse et hideuse, les scènes d'action sont dépourvues de tout intérêt (la scène finale du directeur de labo dans l'hélico est une forme de cerise sur cet amas grotesque et indigeste).

Au final, si on imagine une bande de scénariste-producteurs songer faire un film sur les origines de la planète des singes, on se dit qu'ils ne pouvaient trouver plus évidente combine: un scientifique tente un produit pour rendre plus intelligent et ça part en sucette.
Le pire, c'est qu'ils ont paré cet anémie scénaristique de départ d'une forme tout aussi affligeante: toutes les tares des blockbusters récents sont réunies: l'ensemble parvient à être à la fois hyper-rapide dans la narration (on ne s'attarde sur rien, tout s'enchaine sans aucune âme, à la vitesse d'un tank allemand en rase campagne polonaise en 39) et terriblement long dans l'enjeu narratif.

Pour dire, on m'avait vanté le générique de fin comme un des bons moments du film. Même "very bad trip 2" est plus réussi de ce point de vue.
guyness

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