Ce second volet de la nouvelle trilogie de la planète des singes s'avère, comme on pouvait s'y attendre, davantage axé sur l'action. Il ne délaisse par pour autant la psychologie des protagonistes et nous offre de beaux moments d'empathie mutuelle.

Ceux qui ont travaillé sur ce film ont fait du bon travail. Visuellement tout d'abord : les singes (en sont-ils encore ?) sont vraiment excellents dans leurs attitudes quasi humaines. Les relations qu'ils entretiennent entre eux sont parfaitement réussies dans leurs postures et leurs mimiques, totalement bluffantes.
C'est d'ailleurs sur ces attitudes, ces regards que sont basés nombre de ressorts du film. On trouve certes de l'action mais il y a toute la montée en puissance qui précède et l'arrivée du casus belli met du temps à se mettre en place. Un temps nécessaire et parfaitement utilisé.
Bon, certains pourront arguer que les attitudes des singes sont bien loin de la réalité mais c'est justement de quoi il s'agit ici. Dans ce monde post-apocalyptique (très crédible d'ailleurs), les singes sont devenus autre chose, une étape intermédiaire avec l'humain tandis que celui-ci a régressé dans sa maîtrise technologique. La structure familiale des primates ressemble à s'y méprendre à la nôtre et la famille nous est montrée comme le socle de la tribu. Les constructions des singes font penser à des huttes géantes, démontrant ainsi leur évolution technique. Ils finissent d’ailleurs par se servir d'outils humains.

Au-delà des apparences, ce film nous parle de nous, de notre violence qui couve, de notre propension à détruire ce qui nous fait peur. Yoda (un grand sage) a dit "la peur mène à la haine et la haine, à l'agression". Lucas n'a pas sorti cette phrase de son chapeau, elle provient de la sagesse orientale. Elle est ici fort bien illustrée. Comment la crainte de ces créatures trop intelligentes poussent les humains à la violence. Comment ces singes sur la voie de l'Homme deviennent eux-mêmes de proto-humains, dominés par leurs instincts belliqueux.

Les anciens sont des sages tandis que les jeunes sont entraînés par leur tempérament fougueux dans la spirale de la destruction... par un des leurs qui a trop souffert et vit dans la haine (on dirait d'ailleurs des indiens d'Amérique du nord sur de nombreux aspects). Attention spoiler : Un passage est à cet égard excellent lorsque ce primate joue la comédie pour faire croire aux humains qu'il est un "stupide singe" et ceux-ci tombent dans le panneau. Fin du spoiler.

Un regard globalement étonnamment lucide sur notre espèce pour un film à large audience. L'épilogue est d'ailleurs sans appel et extrêmement réaliste. Vivement la suite !
Apostille
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le 31 juil. 2014

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