L'original et le bon c'est celui-là. Et quelques réalisateurs auraient mieux fait de se limiter à revoir La Planète des Singes de Franklin J. Schaffner, plutôt que de nous balancer leurs blockbusters dépourvus de toute saveur...


Pourtant, je ne fais pas partie - et loin de là - des fans de Charlton Heston. Et ce n'est pas sa tentative de fou-rire en arrivant sur cette étrange planète (...) qui me fera changer d'avis. Grotesque. Et puisque j'en suis aux défauts, je rappelle que l'anglais a beau être une langue formidablement diffusée, faut quand même pas déconner : que les singes ou le héros ne s'étonnent pas que l'autre le parle également reste pour moi un sommet dans l'histoire du portenainwak ! Enfin, la sublime créature qui collera notre héros, n'aura malheureusement aucun autre intérêt que plastique. Perso je n'ai rien contre, au contraire, mais c'était si compliqué que ça de lui trouver une scène à la bonne au beau ?


Mais revenons-en au commencement. Le film débute formidablement bien avec un monologue existentiel du héros dans l'espace où même les histoires d'étirement du temps font partie du voyage. C'est tripant, mais la navette s'échoue. Et nos trois rescapés se retrouvent paumés au milieu de sublimes paysages désertiques, presque lunaires mais de jour, jusqu'à ce que la découverte d'une première plante leur redonne espoir... La phase d'exploration m'a fasciné du début à la fin, jusqu'à leur rencontre avec une race d'hommes primitifs, dénuée de langage, et à la gestuelle simiesque que nous connaissons bien. On comprendra très vite que ceux-ci vivent sous la domination et la peur d'une race de singes à la gestuelle humaine et au langage développé. Les armes à feu, la domestication des chevaux et même la photographie faisant partie des technologies qu'ils maîtrisent. Les rôles sont inversés. Une grande idée.


Les hommes se retrouvent là-bas avec le statut d'animaux, et Beaux-Yeux, blessé à la gorge, mettra du temps à montrer sa différence, malgré l'écriture. Seuls deux scientifiques, une femme-singe et son petit-ami, choisiront de ne pas se voiler la face, là où le législatif et le religieux feront la sourde oreille devant les possibles capacités de cette nouvelle race d'hommes. On dirait nous et certains de nos problèmes et des problèmes que nous causons. Et c'est assez passionnant.


Le maquillage de ces grands singes s'avère exceptionnel pour l'époque, même si on ne peut pas en dire autant des décors intérieurs en carton-pâte extrêmement laids. Dommage. Et même si le final en bord de mer m'a paru quelque peu traîner en longueur, le dénouement restera quant à lui parmi les plus géniaux de l'histoire du cinéma.

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le 8 févr. 2016

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RimbaudWarrior

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